Vérités sur une conférence

Par Francis LO dans Planète en péril le 10 Août 2015 à 23:58

" Une conférence est une réunion au cours de laquelle une quinzaine de personnes parlent des heures durant des choses qu'elles devraient être en train de faire. ", voilà qui est dit par Jean Delacour, toutefois ici il s'agit de conférences sur conférences avant le conciliabule international de décembre 2015.

Scientifiques et économistes du groupe intergouvernemental d'experts sur le climat alertent sur la nécessité d'agir le plus rapidement possible pour maximiser les chances de limiter le coup de chaud et qu'une action insuffisante ou retardée sera coûteuse.

L'argent, la fausse-monnaie du bonheur - selon les frères Goncourt - reste l'objet de chantage : si l'aide annuelle en faveur de projets pour le climat qui doit être graduellement portée à 100 milliards d'ici 2020 n'est pas placée sur la table de la négociation, les pays du sud ont prévenu, hors de question de changer.

La prochaine grande messe en vue de conclure un a ccord mondial sur le climat est conditionnée par la bonne volonté des pays participants, seulement il s'agit d'un mercantile pari où les prêcheurs prient pour leur paroisse avant le salut planétaire.

Le destin du prochain accord mondial planifié à 2020 est lié aux conditions dans lesquelles sera mis en œuvre les nouvelles actions pour les cinq prochaines années, or dès le départ les objectifs apparaissent comme une gageure. Des pays développés tels que, la Russie prétendante à 1 million 2 kilomètres carrés de l'Arctique en train de

fondre, la Chine puissant exploitant des ressources naturelles dont le charbon, ont pipé les dés afin de minimiser leurs engagements, en intégrant dans leurs calculs l'absorption du dioxyde de carbone (CO2) par les grandes forêts de leurs vastes territoires.

La moyenne de la température mondiale a augmenté de plus de 0,8°C depuis l'ère pré-industrielle, un chiffre loin d'être négligeable qui agit déjà sur les rendements agricoles, le niveau de la mer, la migration d'espèces aquatiques, la gravité des sécheresses dans certaines zones arides. Des phénomènes induits méconnus du grand public sont sous-estimés : l'acidification brutale des mers et des océans avec la menace du plancton qui joue un rôle majeur dans

l'oxygénation de l'air, le stress hydraulique des forêts qui favorise de gigantesques incendies qui se rajoute à la déforestation, les éruptions éminentes de méthane des fonds marins et des lâchers de ce gaz à effet de serre dus à la fonte du pergélisol.

Les hommes aiment les performances : 2015, la concentration de CO2 dans l'atmosphère, le tonnage de plastiques rejetés dans mers et océans, ont atteint un niveau record ...

" ... les gens heureux ont une tendance à préférer les accomplissements de performance aux accomplissements de finalité : le plaisir en est peut-être plus durable ! "

Sur cet aphorisme de Robert Blondin, ajoutons que ce qu'il y a de plus durable pour le moment, c'est la dégradation de notre planète.