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journalisme, « merdia » n’est pas ton nom. Et pourtant…

Publié le 17 août 2015 par Mister Gdec

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« Respecter la vérité et le droit que le public a de la connaître constitue le devoir primordial du journaliste. »

A en juger par le code de conduite international de la profession, que je vous invite à consulter attentivement tant il me semble éclairant, s’il  était scrupuleusement respecté par chacun(e) de ceux qui se revendiquent de ce beau métier de journaliste, avec ou sans carte de presse, il n’en resterait plus beaucoup. Le constat est sans appel en regard de l’attractivité de ce métier, que malgré nombre de gens autour de moi qui se plaisent à le conspuer, je persiste à percevoir comme noble, et constitutif de ce que devrait être une démocratie. Cette excellente analyse d’Ignacio Ramonet, ancien directeur du Monde Diplo, qui date pourtant de plus de 10 ans mais qui a tant vu s’ accentuer ses points les plus critiques depuis,  est là pour nous rappeler les vertus indispensables de ce 5ème pouvoir qui tend si dramatiquement à se vider de sa substance pour cause de course au profit à court terme et de concentration à visée monopolistique des organes de presse. Deux événements, l’un récent et l’autre datant de l’année dernière  viennent illustrer l’actualité de cette critique, si besoin en était. Le premier réside dans cette information selon laquelle le gouvernement égyptien se réfugie de manière particulièrement hypocrite derrière la nécessité de la lutte contre le terrorisme (ça ne vous rappelle rien ?) pour justifier « de lourdes peines pour les journalistes contredisant les informations officielles« . Une manière à peine voilée de refuser au journalisme sa principale mission telle qu’énoncée dans son code de conduite international. Le deuxième événement, bien que plus ancien, me semble encore plus propre à nourrir la réflexion sur le journalisme d’aujourd’hui dans sa contribution à la vitalité d’une démocratie. Il s’agit  d’un article d’hier où l’on interviewe Can Dündar, un journaliste directeur du quotidien de centre gauche «Cumhuriyet». Ce dernier a été « menacé par le président turc pour avoir révélé des livraisons d’armes à des jihadistes syriens ». Rien que ça… Can Dündar se montre particulièrement sévère avec l’ensemble des journalistes de son pays : il «  estime avoir fait son boulot, contrairement à la plupart des médias turcs devenus, selon lui, des porte-parole du gouvernement« . Deux exemples qui nous démontrent à quel point le journalisme, à défaut d’être essentiel pour certains qui le critiquent d’autant plus virulemment qu’ils s’en abreuvent abondamment, est capital pour notre démocratie… à condition d’être bien fait. On aurait tort de penser que ce problème ne concerne que des pays étrangers aux mœurs de « républiques bananières », pour reprendre l’expression consacrée, si péjorative et condescendante pour le continent africain. Ainsi, en France, on ne voit que trop bien à quel point nos médias dérogent si volontiers au code de bonne conduite de leur profession, en se contentant la plupart du temps de passer des plats froids à peine réchauffés, sans prendre la peine de rechercher la vérité. De nombreux exemples ont démontré la faiblesse pour ne pas dire pire de ce système d’information français si terriblement défaillant. Il n’est pas pour rien dans ce climat ambiant que nous sommes de plus en plus nombreux à rejeter,  fait de violence, de railleries et de détestation de l’autre, surtout quand il est étranger, actuellement migrant, et surtout musulman. je ferai donc remarquer, moi, humble cloporte gauchiasse ¹  aux prétendus journalistes qui se complaisent si volontiers soit dans la diffusion des idées de confort des élites dominantes, à savoir le libéralisme triomphant ²,  soit se complaisent à se vautrer dans les ordures à la sauce zemourienne, genre Rioufol et consorts (voire pire) que mis à part toute considération politique partisane, ils trahissent leur propre déontologie. J’attirerai en effet l’attention de ces derniers sur l’article 7 :

7.  Le journaliste prendra garde aux risques d’une discrimination propagée par les médias et fera son possible pour éviter de faciliter une telle discrimination, fondée notamment sur la race, le sexe, les mœurs sexuelles, la langue, la religion, les opinions politiques et autres et l’origine nationale ou sociale.

Au regard de ce que je lis et entend actuellement sur le plan de l’information générale, ce ne sont donc manifestement plus des journalistes, mais des zélotes grotesques d’une cause frappée du sceau de l’infamie anti-sociale. j’appellerais cela, disons pour faire court,  un crime contre l’humanisme utile et nécessaire qui devrait nous relier tous, aujourd’hui plus que jamais.

¹ … puisque c’est ainsi que ces gens là qualifient les gens de ma sorte.

² … dont on connait pourtant aujourd’hui si tragiquement les limites !


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