Tester l’efficacité du traitement par ondes de choc extracorporelles à faible intensité (TOCEFI) chez les hommes qui souffrent de dysfonction érectile, c’est l’objet de cette nouvelle étude, Shock-ED, qui démarre au CHU de Nîmes. Il s’agit d’étudier l’impact de ces ondes sur la régénérescence des structures vasculaires du pénis, dont la défaillance est souvent à l’origine des troubles de l’érection. Ce trouble qui touche un homme sur deux après 50 ans a des incidences sur la qualité de vie : mauvaise estime de soi, répercussions sur le couple…
La dysfonction érectile (ou impuissance), définie par l’OMS comme » l’incapacité persistante ou répétée d’obtenir et/ou de maintenir une érection suffisante pour permettre une activité sexuelle satisfaisante « , touche environ 4% des hommes à la cinquantaine, près de 17% à la soixantaine et son incidence atteint 47% après 75 ans, mais seuls 20 à 25% des hommes concernés consultent et seuls 4 % des hommes concernés se font traiter..
Il existe des alternatives aux solutions pharmacologiques : Plusieurs options sont offertes aux hommes souffrant de dysfonction sexuelle, suggérant que le recours aux médicaments n’est pas la seule option thérapeutique. En mettant l’accent sur les facteurs de mode de vie on peut déjà largement améliorer sa fonction sexuelle. De plus les médicaments ont leurs limites : Les plus emblématiques, les inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 (PDE5) (Viagra® par exemple) ont un effet temporaire, et des effets indésirables, ils sont coûteux et non remboursés, et peuvent ne pas convenir à tous les patients. Finalement, ces médicaments sont inefficaces chez environ 1/3 des utilisateurs.
Une nouvelle option, la thérapie par ondes de choc extracorporelles à faible intensité (TOCEFI) pourrait être cette nouvelle alternative. La technique ayant déjà démontré son efficacité en cardiologie (séquelles d’infarctus), dermatologie (lésions cutanées chroniques), ou orthopédie (tendinopathie). L’objectif, en cas de dysfonction érectile serait de créer, à l’aide de cette technique, de nouveaux vaisseaux (néoangiogenèse) au sein des corps érectiles du pénis afin d’améliorer de manière durable, la capacité érectile du patient. La thérapie serait sans risque d’interactions médicamenteuses ou de contre-indications, et sans danger pour les autres organes.
Une étude en cours : Le projet Shock-Ed, une étude prospective, randomisée, menée en double aveugle et coordonné par le Pr Stéphane Droupy du service d’Urologie Andrologie du CHU de Nîmes, vise à comparer l’efficacité de quatre séances hebdomadaires de TOCEFI par rapport à un placebo dans l’amélioration de la fonction érectile à 3 mois après le traitement. L’étude est menée auprès d’hommes adultes de moins de 80 ans qui consultent pour une dysfonction érectile existant depuis plus de 6 mois. Les objectifs secondaires comprennent une comparaison entre la TOCEFI et le traitement par PDE5, ainsi que les effets d’une 1 série de 4 séances hebdomadaires de TOCEFI contre 2 séries de 4 séances hebdomadaires de TOCEFI. Les patients commenceront avec un traitement de 4 semaines de la dose maximale tolérée de PDE5, suivies par 4 semaines sans traitement. La fonction érectile sera évaluée au départ, puis 4 et 8 semaines après. Ensuite, différentes modalités d’utilisation de la TOCEFI seront étudiées avec, à chaque séance, une analyse de la fonction érectile et de toute complication éventuelle. Après la visite et l’évaluation à 3 mois du dernier traitement actif, les patients seront autorisés à utiliser un traitement symptomatique de la dysfonction érectile selon les prescriptions de leur médecin. L’évaluation 12 mois après le dernier traitement actif sera précédée d’une période sans aucun traitement symptomatique de 4 semaines afin d’obtenir une évaluation de l’effet du TOCEFI à 12 mois non influencée par l’effet d’autres traitements.
Source: Communiqué CHU Réseau et CHU Nîmes Dysfonctions érectiles : les ondes de choc au banc d’essai (Visuel@ Equipement pour thérapie par ondes de choc extracorporelles à faible intensité (TOCEFI) – CHU de Nîmes)
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