Les robots-tueurs : la toute dernière menace militaire, prévenait le mois dernier Noel Sharkey, roboticien à l’Université Sheffield, en Angleterre. C’est qu’après les drones, ces avions automatisés qui relèvent déjà de l’histoire ancienne, l’armée américaine teste d’ores et déjà un genre de char d’assaut, armé et capable de franchir tous les obstacles. Il sera commandé à distance. Mais qui sait si la génération suivante ne pourrait pas prendre ce genre de décision de manière autonome?
C’est donc cette dernière possibilité que veut tuer dans l’oeuf l’organisme britannique Landmine Action, né de la lutte contre les mines antipersonnel. Le traité qui les interdit, signé par 150 pays, pourrait s’appliquer à ces machines, assure l’organisme.
Mais elle existe presque, selon le New Scientist. De tels robots en effet, seraient technologiquement similaires à la dernière génération des bombes à fragmentation contre lesquelles Landmine Action et d’autres groupes font d’ores et déjà campagne : elles explosent dans l’air, libérant des dizaines de petites bombes qui descendent en parachute puis — c’est là qu’est l’innovation — utilisent leurs détecteurs infrarouges pour n’éclater qu’à proximité des sources de chaleur — parmi ces sources, les humains.
« De la même façon, résume le directeur de la recherche chez cet organisme, Richard Moyes, nous ne voulons pas de robots qui prendront des décisions sur les combattants et les non-combattants. » On se demande bien quel ingénieur voudrait concevoir de tels robots de la mort. Peter Kahn, chercheur en « robots sociaux » à l’Université de Washington à Seattle, propose carrément aux roboticiens de cesser d’accepter des fonds des militaires pour leurs recherches. Petit problème, souligne aussitôt le New Scientist: aux États-Unis, le gros de la recherche en robotique est financé par le Pentagone…