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ALCOOL et CANCER: Au-delà de 2 verres par jour, le risque est bien là – British Medical Journal

Publié le 19 août 2015 par Santelog @santelog

ALCOOL et CANCER: Au-delà de 2 verres par jour, le risque est bien là – British Medical JournalOn parle des excès et du binge drinking, peu d’une consommation régulière, de l’habitude. Cet éditorial d’un expert du CAMH (Centre for Addiction and Mental Health) de Toronto, documenté par de nombreuses études et données scientifiques rappelle que même une consommation légère ou modérée mais régulière d’alcool est associée à certains cancers, dont le cancer du sein. Ce rappel, publié dans le British Medical Journal, précise également, qu’en cas d’antécédents familiaux de cancers, la consommation d’alcool devrait être réduite en-deçà de ces limites voire totalement supprimée.

La question est primordiale en santé publique et pour les politiques publiques concernant l’alcool. Car outre ses autres effets, le cancer est l’une des principales causes de décès dans le monde. Cependant, hors certains cancers bien spécifiques, comme les cancers des digestives supérieures, le risque de certains autres cancers, dont le cancer du sein, associé à de faibles niveaux de consommation d’alcool reste méconnu ou sujet à débat.

 

Qu’est-ce qu’une consommation modérée ? Elle est définie, dans la littérature scientifique, comme une consommation quotidienne de 5 à 14,9 g d’alcool pur pour les femmes et 5 à 29,9 g pour les hommes. 14 g d’alcool pur correspondant à un verre standard soit une canette de bière (0,33 l) ou un verre de vin (environ 0,15 l).

ØLes limites supérieures d’une consommation  » modérée  » correspondent donc à environ 2 verres par jour maximum.

Principales données : 2 grandes études de cohorte américaines ont creusé le sujet, et examiné cette association consommation modérée et risque accru de cancer.

·   L’une des études constate que chez les femmes, une consommation légère à modérée est bien associée à un risque accru de cancer dont les cancers du côlon et du rectum, du sein, de la cavité buccale, du pharynx, du larynx, du foie et de l’œsophage. Une augmentation globale du risque notamment conduite par le risque de cancer du sein.

·   Des résultats similaires sont constatés chez les hommes, même buveurs modérés, fumeurs ou ex-fumeurs.

·   Aucune association significative n’a été observée chez les hommes n’ayant jamais fumé.

Si ces résultats ont été minimisés par d’autres études, l’auteur précise que c’est sans doute en raison d’une confusion entre plusieurs facteurs de mode de vie, dans certains groupes de population notamment, où consommer régulièrement un peu de vin par exemple, est associé à certains facteurs de mode de vie sains, comme une bonne alimentation, la pratique de l’exercice et parfois moins de tabagisme.

La recherche doit préciser l’association alcool et tabac : Car les études présentent le tabagisme comme un facteur médiant dans certains cas le risque de cancer associé à une consommation modérée d’alcool (voir plus haut). Cet effet pourrait être le résultat d’une interaction entre le tabagisme et l’alcool sur le risque de cancer ou pourrait aussi refléter une confusion entre ces 2 facteurs. Il y a, écrit l’auteur, une opportunité à tirer de nouvelles conclusions sur ce point, alors que le nombre de non-fumeurs augmente alors que la consommation d’alcool reste relativement stable.

Quelles conséquences pour les lignes directrices sur la consommation à faible risque? Si l’on prend en compte l’ensemble de la mortalité attribuable à l’alcool :

-   boire plus de 10 g d’alcool pur par jour pour les femmes ou 20 g pour les hommes sur la durée de vie, peut conduire à une augmentation non acceptable, en santé publique, du risque de décès. La limite d’environ un de verre standard par jour pour les femmes et 2 verres standard pour les hommes, tel que définie dans la plupart des pays doit donc être rappelée.

-   Enfin, chez les personnes ayant des antécédents familiaux de cancer, en particulier les femmes ayant des antécédents familiaux de cancer du sein, la consommation d’alcool devrait être réduite en-deçà de ces limites voire totalement supprimée, étant donné le lien maintenant bien établi entre une consommation modérée d’alcool et le risque de cancers.

Source: BMJ 2015;351:h4400 18 August 2015 Light or moderate drinking is linked to alcohol related cancers, including breast cancer

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