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HÔPITAL: Silence! Le bruit, un vrai obstacle à la récupération des patients – BMJ Quality & Safety

Publié le 19 août 2015 par Santelog @santelog

HÔPITAL: Silence! Le bruit, un vrai obstacle à la récupération des patients – BMJ Quality & Safety » Hôpital, silence ! « . Pourtant, l’une des plaintes les plus courantes des patients après ou au cours d’une hospitalisation est…le bruit. Manque d’isolation des chambres, moniteurs, fauteuils roulants et des civières, le bruit ambiant nuit au sommeil et à la récupération des patients. Cette étude de l’Université du Michigan qui révèle les effets psychologiques mais aussi physiologiques du bruit ambiant sur les patients, a finalement été suivie des faits, c’est-à-dire d’efforts d’isolation pour rendre l’hôpital plus silencieux.

De précédentes études ont montré une corrélation directe entre les niveaux de bruit dans les environnements de travail et les niveaux de pression artérielle et la fréquence cardiaque des employés. Les dernières recommandations de l’OMS précisent qu’être exposé durant une longue période à des niveaux moyens supérieurs à 55 dB peut faire monter la tension artérielle et provoquer des crises cardiaques. Rappelons d’ailleurs, qu’un Européen sur cinq est régulièrement exposé à de tels niveaux.

A l’hôpital, alors que des études américaines révèlent une augmentation du niveau sonore moyen jusqu’à plus de 70 dB le jour, l’OMS préconise la limite de 35 dB dans les chambres des patients.

Cette étude a donc regardé précisément les effets du bruit sur les résultats de santé des patients hospitalisés et précise les effets positifs d’une légère isolation acoustique.

Au départ de cette étude pilote, 4 panneaux ont donc été montés de manière à absorber le bruit dans les couloirs autour des chambres des patients d’une unité de soins cardiovasculaires. Les chercheurs rappellent qu’une petite différence de 3-4 décibels est reconnaissable à l’oreille humaine. Alors que les niveaux sonores étaient d’environ 60 décibels pendant la journée, dans les couloirs équipés, les niveaux sonores restaient en deçà de 57 décibels.

Dans les zones non équipées, l’environnement bruyant fait non seulement des patients mécontents, révèle l’étude, mais peut entraîner

·   des pics rapides de pression artérielle,

·   retarder la cicatrisation des plaies

·   et accroître les niveaux de douleur.

·   Autre constatation, le bruit affecte aussi le bien-être et la qualité de travail des personnels soignants.

L’idée, avec cette étude est de promouvoir une culture de calme à l’hôpital :

Dans les milieux hospitaliers, les niveaux de bruit sont parfois le double du seuil préconisé par les lignes directrices de l’Organisation mondiale de la santé pour les chambres des patients, soit parfois plus de 70 dB, confirme le Pr Mojtaba Navvab, professeur d’architecture et d’urbanisme à l’Université du Michigan.

Ainsi, aujourd’hui, les hôpitaux et centres de santé du Michigan ont recours à plusieurs stratégies pour améliorer les conditions d’hospitalisation, de soins et de récupération des patients mais aussi pour améliorer les conditions de travail des employés et personnels soignants. Voilà quelques initiatives qui pourront inspirer d’autres établissements :

-   fourniture gratuite d’écouteurs, de casques et de bouchons d’oreilles pour les patients et leurs familles,

-   réduire les conversations de couloir au minimum, surtout la nuit.

-   réserver des plages horaires de  » tranquillité « ,

-   encourager chez les patients et le personnel la tranquillité de l’autre en baissant le volume des téléphones cellulaires, des télévisions, radios, alarmes et autres dispositifs,

-   mise sur vibreur des pagers ou bip lorsque possible,

-   installation de lumières de gradation sonore dans les chambres des patients et les couloirs,

-   coordination des soins de manière à réduire les entrées inutiles dans les chambres des patients,

-   appel aux personnels à utiliser une voix et un comportement calmes dans le cadre des soins aux patients,

-   fermeture des portes en douceur,

-   port de chaussures à semelle souple pour minimiser les bruits de couloir,

-   organisation de travail permettant de concentrer à un moment dédié le déplacement des chariots, le nettoyage du sol…

Source: BMJ Quality & Safety 24 July, 2015 doi:10.1136/bmjqs-2015-004205 Reducing hospital noise with sound acoustic panels and diffusion: a controlled study

HÔPITAL: Silence! Le bruit, un vrai obstacle à la récupération des patients – BMJ Quality & Safety
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