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La droite au bord de l'implosion

Publié le 15 mai 2008 par Careagit
Sortie du long silence qui pesait sur ce blog depuis une dizaine de jours (pour cause de révisions), abordons la très récente gifle reçue à l’assemblée par la droite en destination de … la droite elle même !
Depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, il semblerait que la droite française souffre du même mal que celui contre lequel lutte le parti socialiste. L’absence de leader capable de rassembler. En l’espèce, cette qualité est prépondérante car incontournable pour gérer le mic-mac politique qui prédomine au sein de l’UMP.
Revenons quelques années auparavant. La droite, fatiguée de subir des défaites à répétition à cause de triangulaires décida de se réunir sous une bannière commune : L’UMP. Chirac (Juppé) puis Sarkozy furent les deux principaux capitaines du navire, ce dernier qui pouvait alors se targuer de faire naviguer sans heurs particuliers les forces gaullistes, libérales et centre droit de la France. Les distancions idéologiques présentes depuis 2002 ont toujours eu un poids inférieur à la soif de pouvoir des dirigeants. Ainsi, nombreux furent les couacs noyés dans l’entente cordiale et les sourires de façade. Aujourd’hui le mal est profond, Nicolas Sarkozy n’est plus dans la maison, sa côte de popularité est définitivement indexée sur le pouvoir d’achat en France et les amis de hier se font un plaisir de chier dans les bottes de l’establishment à chaque fois que cela devient possible.
Il faut dire NS l’a bien cherché. Depuis un an maintenant la fameuse « droite assumée » de NS à contribué à décomplexé les Sarkozystes (et les sarkozystes seuls) et à complexer les autres. Chacun en à eu pour son soi. Un Sarkozy crachant sur JC. Trichet et sur un Euro fort et en super sauveteur de l’usine de métallurgie à Gandrange pour les libéraux, un NS faisant des courbettes aux américains et réintégrant la France dans la gouvernance intégrée de l’OTAN pour les plus gaullistes, un NS qui chamboule les traditions familiales et présidentielles en divorçant pour la seconde fois et se remariant quelques mois plus tard pour les plus conservateurs…
Chacun y trouvera largement de quoi éprouver de la rancœur à l’égard du pouvoir en place. L’erreur stratégique réside sans doute dans l'oubli un peu rapide de la pluralité de l’UMP ou encore d’avoir cru en la capacité présidentielle de continuer à pouvoir piloter le parti à partie d'une main, de l’Elysée. (Récentes réunions stratégiques du parti organisées à l’Elysée par exemple).
Au-delà de ces fractures idéologiques, le fonctionnement de l’hyper président aura aussi contribué à rendre plutôt inconfortable les députés UMP. Depuis un an en effet, les commissions ressemblent plus à un casting géant des figures de gauche (ou autre) dans la société civile qu’à un travail harmonieux avec les députés de la majorité. Nicolas Sarkozy semble avoir un moment oublié à quel point ces messieurs souhaitent sentir la reconnaissance du top management, tout fiers de leurs statuts « d’élus du peuple ». Un député flatté et un député gentil. L’inverse est aussi vrai.
Le récent rejet du texte de loi sur les OGM est en cela relativement inquiétant. Il revêt en fait clairement le costume du carton jaune adressé au président et à ses équipes. De plus, ce n’est pas le premier accrochage sérieux entre d’un côté l’équipe Sarkozy au pouvoir et de l’autre les parlementaires, souvenons-nous à ce titre de la commission Attali.
De sa récente histoire l’UMP n’a jamais été aussi tendue entre les différents courants qui la constituent et rien nous dit qu’il n’implosera pas un jour ou l’autre.

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