Berlusconi : 3ème retour

Inoxidable "Cavaliere", Sylvio Berlusconi revient pour la 3ème fois (1994, 2001, 2008) comme Président du Conseil italien après les élections à l'Assemblée Nationale et au Sénat de dimanche et lundi : Popolo della Liberta 47% contre 38% au Parti Démocrate de Walter Veltroni, l'actuel maire de Rome.

A 72 ans cette année, on se demande bien ce que l'homme le plus riche d'Italie (qui détient un véritable empire de presse et de télévision) pourra apporter de neuf à un pays en plein marasme, profondément divisé et qui se cherche comme jamais.
Ces élections ont vu la montée de l'extrême droite (la "Ligue du Nord" d'Umberto Bossi a plus de 8%, le Mouvement pour l'autonomie du Sicilien Raffaele Lombardo) qui est désormais en capacité de peser sur le gouvernement, ainsi que la chute de la gauche classique et ses partis traditionnels. La nouvelle formation du Parti Démocrate a quant à elle fait un score honorable mais en sera réduite pendant 5 ans à patienter pour espérer jouer les premiers rôles. Le politologue italien Giovanni Sartori estime, quant à lui, qu'après ces 5 nouvelles années de gouvernement le but ultime de Berlusconi sera d'être élu président de la république pour 7 ans.

Question subsidiaire : Assistera t'on pendant ces 4 prochaines années à une course de "bling-bling" entre le président de la république française et le président du conseil italien ? Lorsque Nicolas Sarkozy a été élu l'année dernière Silvio Berlusconi s'est particulièrement réjoui, estimant qu'il était le vrai modèle du nouveau président français.

Viva Zapatero ! comme le disait le titre du film très critique de l'humoriste censurée Sabina Guizzanti (2005) qui montrait la chasse aux sorcières pratiquée par Berlusconi dans la période 2001-2006 vis-à-vis de tout ce qui n'était pas dans la ligne et la pensée unique, entre autre la RAI (Radio-Télévision publique italienne concurrente des chaînes privées appartenant à Berlusconi) ou les juges.