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MONDE > Ce que l'on sait de la décapitation de l’ancien directeur des Antiquités à Palmyre

Publié le 20 août 2015 par Fab @fabrice_gil
Khaled al-Assaad, 82 ans, avait dirigé durant cinquante ans le service des Antiquités de la célèbre cité syrienne. Il a été exécuté mardi dernier par Daesh.

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Des jihadistes du groupe État islamique avaient pris le contrôle samedi 16 mai de plusieurs secteurs dans le nord de Palmyre, ville stratégique syrienne I Photo ©JOSEPH EID / AFP

Chef des Antiquités de Palmyre de 1963 à 2003, Khaled al-Assaad a été exécuté par des jihadistes mardi après-midi dans la célèbre ville antique de la province centrale de Homs, a déploré le directeur général du département des Antiquités et des musées de Syrie Maamoun Abdelkarim. "Daesh a exécuté l'un des plus éminents experts du monde antique. Il parlait et lisait le palmyrien et nous nous adressions à lui, quand nous recevions de la police des statues volées pour qu'il détermine si elles étaient vraies ou fausses". Des images montrant le corps de l’homme accroché à un poteau et la tête coupée sur le sol, ont circulé sur des sites jihadistes. Une pancarte attachée au corps identifie la victime, accusé par les jihadistes d'être un partisan du régime pour avoir représenté la Syrie à des conférences à l'étranger "avec des infidèles" et d'avoir été le directeur des "idoles" à Palmyre. La version rigoriste de l'islam sunnite prônée par Daesh proscrit formellement la visite de sites archéologiques ou historiques et considère les statues humaines ou animales comme de l'idolâtrie.

L’Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a également annoncé l'exécution de l’ancien directeur, indiquant qu'il avait été décapité sur "une place de Palmyre devant des dizaines de personnes". Selon Maamoun Abdelkarim, le supplicié a été interrogé durant un mois avec son fils Walid, l'actuel directeur des Antiquités de la ville. Les jihadistes voulaient connaître la cachette prétendue de l'or : "Mais il n'y a pas d'or à Palmyre", a rétorqué ce dernier. Walid al-Assaad a été libéré. Il souffre d'une maladie chronique du dos. "Cette famille est remarquable car l'autre fils Mohammad et le gendre Khalil ont participé activement au sauvetage de 400 pièces antiques au moment de la conquête de la ville par les jihadistes", a ajouté le directeur general du département. "Nous avions supplié Khaled de quitter la ville mais il a toujours refusé. 'Je suis de Palmyre et j'y resterai même s'ils doivent me tuer', nous disait-il". Les jihadistes ont pris Palmyre aux forces de l'ordre fin mai 2015. Depuis, la communauté internationale craint que Daesh ne détruise les nombreux trésors archéologiques de la cité antique à l'instar de ce que le groupe ultra-radical a fait en Irak.Oasis dans le désert de Syrie au nord-est de Damas, Palmyre abrite des ruines antiques mondialement connues et classées par l'Unesco au patrimoine mondial de l'Humanité. L'art et l'architecture de Palmyre ont réuni aux Ier et IIe siècles les techniques gréco-romaines aux traditions locales et aux influences de la Perse.FG

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