La police antiterroriste turque a mené une opération d'envergure jeudi à
l'aube à Istanbul et Mersin sud) contre les milieux d'extrême gauche
arrêtant plusieurs dizaines de suspects, au lendemain d'une fusillade
devant les bureaux du Premier ministre, ont rapporté les médias locaux.
Plusieurs personnes ont été arrêtées dans les descentes de police
effectuées à Sariyer et Baltalimani, deux districts de la rive
européenne d'Istanbul, a indiqué l'agence de presse Dogan.
A Mersin, ville sur la Méditerranée, la police spéciale a interpellé
39 personnes, des femmes en majorité, qui devaient être déférées devant
des procureurs pour être interrogées, selon l'agence
pro-gouvernementale Anatolie.
Les opérations visent le DHKP-C (Parti/Front révolutionnaire de
libération du peuple), un groupe radical clandestin qui a revendiqué
jeudi soir l'attaque survenue plus tôt dans la journée contre des
policiers en faction devant un palais ottoman d'Istanbul qui abrite les
bureaux du Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu.
Deux hommes armés ont été arrêtés après la fusillade non loin du
palais, lieu touristique, au bord du Bosphore. L'attaque n'a pas fait de
blessés.
"Nous allons briser (...) les mains levées contre les deux
combattants du peuple qui ont mené une attaque contre le palais de
Dolmabahçe pour réclamer justice", a souligné le groupe sur son site
internet Halkin Sesi.
Le palais abrite les bureaux de M. Davutoglu qui a échoué à former
un gouvernement de coalition à l'issue des élections législatives de
juin.
Les deux assaillants présumés ont été arrêtés en possession de
grenades et fusils automatiques selon les services du gouverneur, et
pourraient avoir un lien avec une attaque commise le 8 août contre les
locaux à Istanbul du Parti de la justice et du développement (AKP,
islamo-conservateur), au pouvoir depuis 13 ans.
Le DHKP-C avait aussi revendiqué une attaque contre le consulat américain à Istanbul, le 9 août.
Les attaques et les arrestations se multiplient en Turquie depuis
que l'Etat turc a lancé le mois dernier une campagne militaire contre
les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Source : Lorientlejour