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Critique Ciné : Une Famille à Louer (2015)

Publié le 20 août 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Une Famille à Louer // De Jean-Pierre Améris. Avec Benoît Poelvoorde et Virginie Efira.


Jean-Pierre Améris, réalisateur de Les émotifs anonymes retrouve Benoît Poelvoorde dans de nouvelles aventures. Sauf que pour le coup, ce n’est peut-être pas aussi bien que la première fois que les deux se sont rencontrés. Quoi qu’il en soit, après l’excellent Marie Heurtin, Une Famille à Louer est un petit revers qui passe dans le registre de la comédie familiale française sans prendre trop de risques, malheureusement. Non pas que le film soit désagréable, loin de là, mais disons que le film aurait pu être tellement plus que cette simple comédie que l’on oubliera probablement une semaine après l’avoir vu ou lorsque la prochaine comédie française sortira dans les salles. C’est bien dommage car le sujet et le traitement qu’il y a derrière toutes les mièvreries cache quelque chose de beaucoup plus grave. On parler de crise, de vol pour nourrir ses enfants, de problèmes familiaux, de famille recomposée, etc. de tout un tas de sujets en les concentrant autour de cette famille bordélique dans tous les sens du terme. Si cela peut être un problème, ce n’est pas toujours le cas alors que le film trouve aussi largement de quoi nous sustenter en termes de comédies et de moments un peu plus touchants sur la fin.

Paul-André, la quarantaine, est un homme timide et plutôt introverti. Riche mais seul, il s'ennuie profondément et finit par conclure que ce dont il a besoin, c'est d'une famille ! Violette, quadragénaire pleine de peps, est menacée d'expulsion et a peur de perdre la garde de ses deux enfants. Paul-André propose alors un contrat en tout bien tout honneur pour louer sa famille contre le rachat de ses dettes. Pour le meilleur et pour le pire…

Une Famille à Louer manque donc d’originalité dans sa façon d’aborder les choses alors que Jean-Pierre Améris reste assez droit dans sa manière de faire. On a l’impression qu’il suit un schéma et qu’il ne veut pas dépasser les bords au risque de se faire taper sur les doigts. L’originalité de Les émotifs anonymes n’était pas forcément l’idée de base mais la façon dont le film tournant et surtout dont il était réalisé. Ici, il n’y a plus toute cette douceur et cette candeur qui faisait le succès de son précédent travail avec Benoît Poelvoorde. Par chance pour le réalisateur, cette comédie fait rire à défaut de véritablement raconter quelque chose de véritablement pertinent et/ou mémorable. Il y a donc des personnages hauts en couleurs, tous avec leur petit atout et leur petit charme pour nous donner envie d’aller au bout sans trop sourciller. D’ailleurs, côté casting, celui-ci est plutôt réussi. L’alchimie entre Virginie Efira et Benoît Poelvoorde, qui partagent plus que l’écran puisqu’ils sont tous les deux d’origine belge, est palpable et permet d’apprécier d’autant plus le résultat que l’on a devant nos yeux. Il n’y a donc rien d’étonnant quand à voit le film grandir sous nos yeux à certains moments même si le soufflé a parfois tendance à retomber légèrement.

C’est ce que je peux reprocher à Une Famille à Louer. Le film n’est pas mauvais mais souffre de moments d’errance où il ne raconte pas nécessairement grand chose mais se contente de laisser vivre ses personnages et son univers. Le film aurait pu parler des sujets plus en profondeur mais il ne le fait jamais, peut-être par souci de séduire un large public. La comédie prend donc le pas sur le côté dramatique de la situation (l’homme seul, la famille qui veut croire qu’elle est heureuse dans sa misère mais qui ne l’est pas du tout, la situation à définir tout au long du film, etc.). Une Famille à Louer n’est pourtant pas dénué de belles tentatives et l’émotion parvient à monter une fois que le film s’achève sur une belle déclaration de bons sentiments mais voilà, une fois passé le point de départ sympathique, quelques moments comiques assez amusants et la fin pleine de mièvreries sucrées que l’on est venues cherchées, je pense que l’on oubliera bien vite ce film alors que Les émotifs anonymes fait partie de mes films préférés dans la filmographie de Benoît Poelvoorde. Il y a donc bel et bien quelque chose qui se tourne pas rond ici. Il aurait fallu peut-être injecter un poil plus de réalisme, de dureté sociale dans la façon de dépeindre la vie de chacun pour que l’on prenne conscience du récit et de sa portée.

Note : 5/10. En bref, honorable comédie qui échappe à certains poncifs mais qui avance un peu trop de façon balisée.


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