Absolutely Anything // De Terry Jones. Avec Simon Pegg, Kate Beckinsale et Rob Riggle.
Il y a plus de dix ans, il y a eu Bruce Tout Puissant avec Jim Carrey et Jennifer Aniston. C’était amusant, sans trop de prétentions et puis une suite avait vu le jour car il fallait faire une suite après le succès que le premier volet avait été. Sauf que Jim Carrey n’a pas rempilé et ce fût au tout d’Evan, incarné par Steve Carrell de reprendre le rôle titre. Un flop. Quelques années plus tard, un studio fait la tentative de faire une comédie avec des pouvoirs venants du ciel. Sauf que cela ne fonctionne pas vraiment. Disons que l’on se retrouve ici avec quelque chose de terriblement médiocre, qui ne fait pas vraiment rire et qui semble tirer la corde un peu trop loin. Au casting, seul Simon Pegg (Hot Fuzz) pourrait bien avoir ma considération sauf que voilà, le résultat est assez décevant. Terry Jones, pourtant connu pour les Monty Python ne parvient pas à véritablement ancrer son humour sous une certaine forme de modernité. C’est bien le plus gros défaut de ce film, qui donne l’impression de sortir tout droit du début des années 2000 sans jamais parvenir à nous surprendre. Cette mise en scène surannée plonge alors le film dans le registre des Direct to DVD que l’on a envie d’oublier une bonne fois pour toute. Surtout que Absolutely Anything regorge de scènes sur fonds verts (une scène dans l’eau, les biceps, etc.) sans compter ces ignobles créatures de l’espace qui ne ressemblent à rien.
Neil Clarke, un enseignant désenchanté, amoureux de sa voisine du dessous qui sait à peine qu'il existe, se voit attribuer par un conseil extraterrestre le pouvoir de faire absolument tout ce qui lui passe par la tête. Neil l'ignore mais la manière dont il va se servir de ce nouveau pouvoir va dicter le destin de l'humanité. Un seul faux pas de sa part et les extraterrestres anéantiront la planète Terre.
Et le scénario de Gavin Scott (Guerre de Paix, Le petit monde des Borrowers) là dedans ? Il est tout aussi prêt à nous faire déchanter que le reste. Plus le film avance et plus on se demande quel est le véritable but. On a des enjeux qui naissent et qui ne parviennent jamais à devenir de véritables moteurs pour nous donner envie de rester jusqu’au bout. La fin, balisée à souhait, n’a rien de bien surprenant et c’est là aussi que le problème est : Absolutely Anything aurait pu être une comédie tordante avec un travail un peu plus intéressant sur les situations comiques. Voir des cacas de chien se jeter aux toilettes tout seul ? C’est pas brillant. Voir tous les gags de la bande annonce durer plus longtemps et être moins efficace ? C’est pas brillant non plus. Mais alors bon sang, que reste t-il dans ce film ? Cela me fait mal de le dire, mais pas grand chose. La bande annonce n’aurait pas forcément grand chose de surprenant mais j’avais envie que le dernier travail de Robin Williams soit au moins un peu tordant. Mais même pas… Le come-back des Monty Python, cela reste tout de même intrigant, surtout qu’ils font parti des panthéons de la comédie américaine. Sauf que voilà, le résultat est ici terriblement décevant car il semble vouloir constamment emprunter aux précédents (et je parle surtout de Bruce Tout Puissant).
Simon Pegg n’est pas mauvais dans le rôle de cet homme tout le monde à qui il n’y arrive que des tuiles et qui va pouvoir tout inverser. Sauf que voilà… Jim Carrey est bien meilleur dans ce genre de rôles. Car il manque ici son énergie. Absolutely Anything est une comédie beaucoup trop sage, qui se permet deux ou trois blagues pipi-caca qu’elle va rapidement éluder afin de passer à autre chose. De plus, Absolutely Anything est un peu trop prévisible du début à la fin ce qui ne permet pas de se laisser abandonner à ce que l’histoire peut bien nous raconter. On a l’impression d’avoir déjà vu tout ça des dizaines de fois, utilisant encore et encore la même mécanique. Enfin, le plus gros défaut de ce film aura été de créer cette romance au milieu qui vient gâcher la plupart des bonnes idées. Kate Beckinsale n’est pas quelqu’un que je déteste mais ici, oui. Elle ne sert strictement à rien et son jeu d’actrice mono-expressif a eu tendance à me prendre un peu la tête. Tout est donc très mal écrit par des gens qui étaient par le passé vus comme des génies de la comédie américaine. Où est passé ce génie ? Je me le demande bien. A cause d’un manque cruel de mise en scène, d’idées ou encore de surprises, ce film finira aux oubliettes une fois terminé…
Note : 2/10. En bref, malgré deux ou trois gags sympathiques, Absolutely Anything échoue lamentablement.