Quatre ans après sa dernière réalisation, le réalisateur britannique Guy Ritchie revient sur le devant de la scène avec un film dans la veine de ce qu’il a l’habitude de proposer, celle d’un divertissement musclé emprunt d’un humour pratiquement omniprésent. Alors bien sûr, le scénario se révèle relativement convenu, et plutôt prévisible, mais il n’empêche que l’ensemble est parfaitement maîtrisé. Sans compter que la bonne dose de second degré qui l’entoure contribue à reléguer au second plan les quelques facilités narratives dont souffrent le récit. L’erreur aurait été de se prendre trop au sérieux et Guy Ritchie évite à nouveau brillamment le piège. La crainte était toutefois minimale puisque la filmographie du réalisateur est pour le moins décomplexée. Il en découle du coup un long-métrage extrêmement prenant et plaisant, autant sur le fond que sur la forme. L’image s’avère en effet particulièrement léchée et confère au film une élégance qui colle magnifiquement bien à l’époque. Et que dire de la bande son énergique et nerveuse si ce n’est qu’elle rythme de belle façon l’histoire et offre son lot de jolies séquences.
Néanmoins, avec une durée avoisinant les 2 heures, le film n’évite pas quelques longueurs gênantes qui auraient certainement pu être évitées en resserrant un peu l’intrigue. Cela reste malgré tout assez anecdotique au regard des nombreux motifs de satisfaction que le film procure. Parmi ceux qui n’ont pas encore été abordé, il y a notamment le casting qui livre une prestation tout à fait convaincante. A commencer par Henry Cavill, formidable en agent américain charmeur et arrogant. Je ne l’avais vu auparavant que dans Man of Steel et je l’ai, à nouveau, trouvé très à son aise dans un rôle pourtant complètement différent. A ses côtés, Armie Hammer est certainement moins charismatique mais délivre toutefois une performance correcte dans la peau de l’agent russe fier et impulsif. Il est vrai que les deux personnages sont extrêmement stéréotypés mais le réalisateur s’en amuse beaucoup dans l’écriture, ce qui donne lieu à des scènes particulièrement drôles. Enfin, la « petite » Alicia Vikander ne démérite pas face aux deux « énormes » comédiens et peut notamment compter sur son charme naturel ainsi que son talent pour s’imposer. Elle est de plus en plus présente en tête d’affiche et ce n’est vraiment pas pour me déplaire, tant c’est une actrice que j’apprécie.Avec Agents très spéciaux – Code U.N.C.L.E, Guy Ritchie signe donc un divertissement musclé, élégant et drôle, emmené par un trio d’acteur convaincant, Henry Cavill en tête. L’humour est omniprésent et atténue joliment les quelques faiblesses scénaristiques du film. A voir en toute décontraction !