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Un documentaire hommage au quatrième Beatles : George Harrison

Publié le 22 août 2015 par John Lenmac @yellowsubnet
Un documentaire hommage au quatrième Beatles : George Harrison

Documentaire enlevé de Martin Scorsese sur George Harrison, le Beatle tranquille.

Coutumier des documentaires musicaux, Martin Scorsese réalise entre 2008 à 2009, parallèlement au tournage de Shutter Island, un film de trois heures et demie sur George Harrison, disparu en 2001. Mais pourquoi diable se focaliser sur le moins flamboyant des Fab Four ? Parce que c’était un grand militant de la méditation transcendantale, dont Scorsese, à l’instar de David Lynch, est un adepte ?

C’est une des raisons. Quoiqu’il en soit, ce film est une manière assez maligne de parler des Beatles sans tomber dans les évidences. La première partie est grosso modo une histoire du groupe, truffée de documents inédits, notamment sur leur période hambourgeoise du début des sixties, qui cimenta le groupe. Scorsese prend le parti inverse des documentaires d’archives habituels, visant à homogénéiser des documents hétéroclites. Montage non fluide, souvent très cut, intégrant des films amateurs.

C’est une des qualités majeures de ce docu musical qui évoque les coulisses de la création de certains albums célèbres, notamment grâce au témoignage du producteur George Martin, le vrai cinquième Beatles, qui façonna leur son inimitable. Dans le même registre, témoigne une autre guest-star inattendue, en perruque blonde : Phil “ le dingue” Spector, producteur de Let It Be (et de Lennon et Harrison en solo), qui contrevient à sa mauvaise réputation avec des propos laudatifs et lénifiants.

L’autre grande affaire du film, c’est le rapport compliqué mais constant de Harrison avec l’Inde, aussi bien sur le plan musical (son introduction du sitar dans la pop en 1965) que spirituel (son long flirt avec l’hindouisme). Ceci découlant d’une intense consommation de LSD au milieu des sixties. La deuxième partie, consacrée à l’après Beatles, à la carrière solo d’Harrison, parallèlement à son abandon du mysticisme, s’avère plus décousue. Pour le guitariste, qui ne pouvait placer qu’un morceau ou deux par album des Beatles, dominés par les implacables Lennon/McCartney, la fin du groupe fut une libération.

Une vie de dilettante de luxe

Sa période solo fut plus harmonieuse quoique inégale. D’autres intérêts gouvernèrent une vie de dilettante de luxe (jardinage, production de cinéma, amitiés). Mais ce deuxième volet permet de mieux comprendre quel fut l’apport crucial du Beatle tranquille au quatuor. Il en était l’ingrédient magique. Les deux George, Martin et Harrison, ont élargi le spectre du groupe et lui ont apporté couleur, nuances et complexité : Martin avec son background classique ; Harrison, avec ses passions orientalistes et son éclectisme.

Vincent Ostria

Publié le: Samedi 22 Août 2015 - 02:45Source: lesinrocks

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