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L'hymen de la discorde

Publié le 06 juin 2008 par Chroneric

Sujet délicat que ce divorce pour défaut de virginité. Sur quoi se base-t-on pour imposer aux femmes l'obligation d'être vierges ? Selon certaines traditions ou principes religieux alors que les hommes ont tout loisir d'acquérir quelques heures de vol ?

Au premier abord, je vois ça comme de la discrimination. Des méthodes du moyen âge où l'on obligeait les femmes à porter une ceinture de chasteté ou à vivre au couvent en attendant le mariage. Du pur fantasme, d'avoir le privilège de partager sa couche avec une femme toute neuve et fraîche. Etre le premier. La course bien virile de celui qui sera le plus fort, ça fait mâle. Karl Krauss avait dit très justement que "On considère comme normal de vénérer, en général, la virginité et d'aspirer ardemment, en particulier, à sa destruction". Mais nul besoin de remonter aussi loin chez nous pour trouver des exemples de soumission aussi fort. Le XIXè siècle, voire même le début du XXè, a connu des exemples. Nos grands-parents ont vécu dans ce précepte, qui n'a rien de laïc, qui consistait à dire de ne pas coucher avant le mariage.

Il faut que les grands moralisateurs changent de disque et se modernisent. Les femmes aujourd'hui doivent avoir le choix et disposer de leur corps comme bon leur semble. La femme est l'égal de l'homme, faut-il le rappeler ? Aujourd'hui, il est très répandu d'avoir des enfants avant le mariage et ça n'a rien de choquant. Les enfants hors mariage sont même, j'ai envie de dire, plus garants d'un amour véritable entre deux êtres car il n'y a pas ce poids de l'union qui impose la descendance. C'est plus libre.

La question de la virginité cache d'autres sujets : l'honneur, les enfants, les traditions. Si ce n'était qu'un "problème" de virginité, les média, les politiques et autres autorités religieuses n'en feraient pas une affaire d'Etat. Et puis, il y a aussi des femmes et des hommes qui choisissent de réserver leur virginité à l'être qu'ils aimeront. Une sorte de cadeau, une marque d'amour. Et, inversement, il y a celles et ceux qui préfèrent acquérir de l'expérience pour ne pas décevoir l'amour de leur vie.

Scientifiquement parlant, il n'a jamais été prouvé que la présence de l'hymen garantisse de la virginité. Chez certaines femmes, cette membrane ne se rompt pas au premier rapport. Et chez d'autres, sa taille est tellement infime que cela donne l'impression que la virginité n'est plus de mise.

Le sujet est, comme on le voit, plus complexe qu'il n'y parait. On ne peut imposer une règle générale à des cas particuliers. Chacun doit être en mesure de voir midi à sa porte, et non pas minuit...


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