Dans nos cellules, le raccourcissement des télomères -ces capuchons de protection des chromosomes- est un marqueur de vieillissement. Ces scientifiques de l’Université Emory constatent, ici sur la souris, que l’acide alpha-lipoïque (ALA) peut stimuler la télomérase, l’enzyme qui rallonge les télomères, avec des effets positifs dans un modèle de souris d’athérosclérose. Des conclusions présentées dans la revue Cell Reports qui ouvrent avec l’ALA, une nouvelle voie de traitement des maladies chroniques et de lutte contre le vieillissement.
Les télomères sont de courts segments composés de séquences d’ADN répétitives situés aux extrémités des chromosomes qui raccourcissent à chaque fois qu’une cellule se divise. Ces séquences de protection raccourcissent avec chaque réplication cellulaire jusqu’à une longueur critique, qui une fois atteinte, peut déclencher la mort cellulaire. De précédentes études ont donc associé des télomères longs à une longévité accrue, des télomères courts à une survie écourtée. D’autres études ont montré que si le raccourcissement des télomères est un processus inévitable lié à l’âge, ce processus peut aussi être accéléré par des facteurs de mode de vie comme l’obésité et le tabagisme.
L’acide alpha-lipoïque (ALA) est naturellement fabriqué par l’organisme et présent dans certains aliments comme le brocoli et la viande de bœuf. Cet antioxydant fait déjà l’objet de nombreux suppléments en raison de son rôle stimulant dans les mitochondries -ces mini-générateurs d’énergie de la cellule-, ses effets antioxydants, son caractère hydrosoluble et liposoluble et sa capacité à franchir la barrière hémato-encéphalique -ce qui en fait aussi un antioxydant possible pour le cerveau.
Par exemple, l’ALA semble être protecteur contre l’athérosclérose en incitant les cellules des muscles lisses entourant les vaisseaux sanguins à produire une protéine, PGC1-alpha (peroxisome proliferator-activated receptor gamma co-activator 1-alpha), déjà connue pour contrôler la façon dont les muscles squelettiques répondent à l’exercice.Or les maladies chroniques telles que l’athérosclérose et le diabète entraînent aussi le raccourcissement des télomères des cellules des muscles lisses des vaisseaux sanguins.
En synthèse, restaurer les télomères est donc prometteur pour de nombreuses maladies.
ALA, PGC1-alpha et la télomérase : L’ALA incite à la production de PGC1-alpha qui régule la télomérase aux effets bénéfiques sur le stress cellulaire : les chercheurs montrent ici sur la souris modèle d’athérosclérose, que
Øprivée de PGC1-alpha,
· – l’animal présente des plaques plus épaisses d’athérome en particulier avec l’âge.
· – Les télomères sont plus courts et l’activité de la télomérase est réduite.
· – Les cellules musculaires lisses présentent plus de stress oxydatif et des lésions de leur ADN.
-A l’inverse, l’introduction de PGC1-alpha par thérapie génique via un adénovirus rétablit l’activité de la télomérase et rallonge les télomères des cellules.
Le traitement des cellules musculaires lisses avec ALA stimule à la fois PGC1-alpha et la télomérase. L’étude de ces effets bénéfiques de l’ALA sur d’autres tissus est toujours en cours, ainsi qu’en cas de confirmation de ces bénéfices, la recherche de nouvelles formulations et modes de délivrance du composé pour une meilleure efficacité chez l’Homme.
Source: Cell Reports 20 Aug., 2015 DOI: 10.1016/j.celrep.2015.07.047 PGC-1α Modulates Telomere Function and DNA Damage in Protecting against Aging-Related Chronic Diseases (Visuel@NIGMS)
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