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E. Cosse: « La gauche manque de volonté politique »

Publié le 23 août 2015 par Blanchemanche
#EELV #EmmanuelleCosse

23 août 2015

Au terme de journées d’été, à Villeneuve-d’Asq, parasitées par la question des alliances, la secrétaire nationales d’EELV défend, dans cet entretien, la ligne de l’autonomie. Entretien paru dans dimanche Ouest-France du 23 août 2015. Photo DR.Comment expliquez-vous vos difficultés alors que vos causes n’ont jamais été aussi présentes dans le débat ?
Les questions environnementales font aujourd’hui l’objet d’une attention soutenue dans les médias avec le traitement de la question du  dérèglement climatique. Mais on ne peut malheureusement pas encore dire que l’écologie soit au cœur des politiques publiques.

Même au niveau local ?

Dans les agglomérations où les écologistes sont présents depuis longtemps, nous avons milité et agi pour une mobilité durable, la lutte contre la pollution de l’air, l’accès à une alimentation de qualité à un prix raisonnable. Ce sont, en effet, des préoccupations de plus en plus fortes de nos concitoyens.

Mais tous en parlent !Emmanuelle-Cosse.jpg

Je vous mets au défi de me montrer que c’est la préoccupation principale des autres partis ! Les Républicains ont nommé comme responsable à l’Écologie Maud Fontenoy, la pire caricature sur ce sujet ! On a vu l’évolution, en revanche, à gauche, il faut le dire, dans les discours et les constats. Le Parti socialiste, le Parti communiste, sont obligés d’y réfléchir parce que c’est ce dont leur parlent les gens lors des campagnes. Mais au delà des discours, j’attends des actes.

Pour quels bénéfices électoraux ?

Je ne défends pas des mesures pour un bénéfice politique mais pour la qualité de vie des gens. Par exemple, nous avons mis en place une tarification unique des transports en Ile-de-France. Elle va profiter à cinq millions de personnes. Si, à la fin, les autres formations récupèrent les victoires des écologistes, ce n’est pas grave.

Pour peser, c’est quand même mieux de compter électoralement !

Je veux montrer la cohérence des écologistes et l’incohérence des autres. Nous, nos actes sont conformes à nos discours. Ce n’est pas le cas de tout le monde ! Par exemple, le Gouvernement souhaite le succès de la conférence climat, mais il est incapable d’instaurer une taxe poids lourds selon le principe pollueur-payeur. Ce que nous faisons n’est pas du tout à la hauteur des enjeux ! L’Allemagne, et même la Pologne, nous ont devancé. C’est un manque de volonté politique.

Est-ce une raison pour s’allier avec des partis anti-gouvernement ?

Nous avons des régionales dans quatre mois où nous présentons au premier tour des projets écologistes, comme en 2010. Il nous semblerait complètement fou que l’année de la Cop 21, alors qu’il y a une vraie demande écologique sur les territoires, on ne présente pas nos propositions aux électeurs ! On ne gagne pas une élection contre un autre parti. On réussira si on parvient à convaincre sur un projet de territoire.

Au risque de dérouler le tapis à l’opposition…

Nous sommes dans un système à la proportionnelle, le plus défendu par les écologistes, parce qu’il permet à l’ensemble des composantes d’exister. Ca permet de porter un projet et ensuite d’avoir un vrai contrat de majorité.

En 2017, on ne sera pas dans le même mode de scrutin ! Il faut une primaire ouverte de toute la gauche, une candidature écolo ?

Ce qu’il faut faire surtout, en août 2015, c’est d’arrêter de parler de la présidentielle de 2017. Ce n’est pas responsable envers les Français. L’urgence, c’est les régionales et réussir la conférence climat de Paris en décembre.

Pourtant, Michèle Rivasi est déjà candidate !

Elle fait ce qu’elle veut !

En décembre, François Hollande premier écolo de France ?

Plus il y aura d’écologistes, avec des actes concrets, mieux la planète se portera.

80 % de vos sympathisants (enquête Ifop/dimanche Ouest-France) souhaitent un retour au gouvernement. Vous êtes plus utiles dehors ou dedans ?

Je me sens efficace partout ! Je ne connais aucun sympathisant politique qui n’a pas envie que son parti soit au gouvernement. Le véritable enjeu, ce n’est pas de faire de la décoration, c’est d’avoir les moyens de nos ambitions.

Avec Manuel Valls, il n’y aurait pas ces moyens ?

Ce n’est pas un problème de personne mais de choix. La question, c’est de construire des politiques à la hauteur des enjeux. Cela se vérifiera dans l’élaboration du budget de l’Etat, la fermeture de Fessenheim, une conversion écologique de l’agriculture et l’arrêt de Notre-Dame-des-Landes, évidemment, qui est plus qu’un symbole. Regardez Ségolène Royal, elle a bien réussi à faire abandonner un projet autoroutier dans le marais poitevin !

Propos recueillis par Michel URVOY.
http://politique.blogs.ouest-france.fr/archive/2015/08/23/e-cosse-la-gauche-manque-de-volonte-politique-14588.html

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