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Carnet littéraire estival – Coups de coeur

Publié le 23 août 2015 par Alex75

« Petit dictionnaire amoureux de Venise », Philippe Sollers, Pocket

Revenu d’un séjour estival en Italie, à Venise, je ne peux que recommander ce « Petit dictionnaire amoureux de Venise ». D’Accademia à Zaterre, Philippe Sollers évoque Venise à travers sa passion et son expérience personnelle de la ville qu’il parcourt chaque année depuis sa jeunesse. Suivez le guide au coeur de la Sérénissime…

« Peste & Choléra », Patrick Deville, Points

Jeune chercheur de la « bande à Pasteur », Alexandre Yersin rêve de nouveaux horizons. A l’image de Livingstone, il veut être savant et explorateur. De la rue d’Ulm à l’Indochine, il découvre le monde en même temps que le bacille de la peste, loin du brouhaha des guerres. Marin, médecin, baroudeur, cet oublié de l’histoire aura fait de sa vie une folle aventure scientifique et humaine. Grand voyageur, esprit cosmopolite, Patrick Deville est né en 1957. Il a publié une dizaine de livres, et « Peste & Choléra » est un roman dépaysant à la Stevenson, et mystérieux comme un Jules Verne.

« Doit-on le dire ? », Jacques Bainville, Les Belles Lettres, « le goût des idées » de Jean-Claude Zylberstein

Ce volume, formé des articles qui paraissent chaque semaine dans Candide, est l’un des plus représentatifs du talent de Jacques Bainville. La variété des sujets traités y est le signe de la curiosité et l’étendue de l’esprit de son auteur.

L’article court, genre qui oblige à une concentration de pensée et d’expression devait tout naturellement tenter un écrivain comme Jacques Bainville. A lire ce recueil, on verra qu’il y a excellé. Sur toutes les affaires, petites ou grandes, qui ont occupé Paris et la France depuis 1924, Jacques Bainville confie ici ses impressions. Une représentation théâtrale, une lecture, une publication des lettres de Napoléon, une candidature aux élections législatives, les déclarations d’un ministre, les crises financières, les difficultés diplomatiques, tout est objet de remarques pittoresques et de réflexions valables. Mais ce qui fait la valeur exceptionnelle de ces articles séparés, c’est que Jacques Bainville qui avait une vaste culture et qui avait beaucoup réfléchi savait qu’il n’y a pas de questions isolées. Ce recueil est le livre d’un historien et d’un philosophe d’où sa sérénité constante et son unité.

Jacques Bainville (1876-1936), historien français et journaliste, fut élu à l’Académie française en 1935. Dans les premières années du XXe siècle, il se consacra essentiellement au journalisme, sous la férule de Charles Maurras, à la rubrique de politique étrangère à L’Action française. Parallèlement, Bainville devait également collaborer à La Liberté, au Petit Parisien, à La Nation belge et à La Revue universelle dont il assura aussi la direction.

« Richie », Raphaëlle Bacqué, Grasset

« Richie ». C’est ainsi que ses étudiants le surnommaient, brandissant sa photo comme s’il s’agissait d’une rock star ou d’un gourou. La nuit de sa mort dans un hôtel de New York, une foule de jeunes gens se retrouva, une bougie à la main, devant le temple de la nomenklatura française, Sciences Po. Quelques jours plus tard, le visage de Richard Descoings couvrait la façade de l’église Saint-Sulpice. Politiques, grands patrons et professeurs défilèrent silencieusement devant l’épouse et l’ancien compagnon, qui pleuraient ensemble sa disparition. Voici l’histoire de l’ascension vertigineuse d’un fils de bonne famille, tenté par toutes les transgressions. Le Tout-Paris l’adorait. A peine s’interrogeait-on sur ce directeur homosexuel marié à une femme dont il avait fait sa principale adjointe. Sur ses pas, Raphaëlle Bacqué nous entraîne au coeur d’un pouvoir méconnu : dans les boîtes du Marais, les cabinets ministériels, les soirées déjantées avec ses étudiants, et les plus grandes universités du monde. Personne n’a résisté à la folie de Richie. Surtout pas lui. Raphaëlle Bacqué est grand reporter au Monde. Elle est l’auteur de plusieurs livres, parmi lesquels La femme fatale (avec Ariane Chemin) et, sous la couverture jaune, Le dernier mort de Mitterrand (prix Aujourd’hui).

« Ainsi va le monde… », Vincent Hervouët, Albin Michel

L’interview présidentielle est comme le lever du Roi à Versailles : le Pouvoir se met en scène. Il faut guetter l’instant de vérité avant l’épreuve, pendant l’émission, à l’instant de se démaquiller. Alors, le Roi est nu. Après avoir sillonné le monde en crise, le journaliste Vencent Hervouët a rencontré les hommes qui le gouvernent (du moins, en apparence). Mouammar Kadhafi, Bill Clinton, Mikhaïl Gorbatchev, Benjamin Netanyahou, Nicolas Sarkozy, Laurent Gbagbo, Recep Tayyip Erdogan, François Hollande… Plus d’une centaine de chefs d’Etat ont fendu l’armure. Une galerie de portraits tragiques ou jubilatoires qui vous permettra de cerner le pouvoir et de dire : Ainsi va le monde.

Vincent Hervouët est un pionnier de l’information continue. Il a participé au lancement de France Info et de LCI dont il dirige le service étranger. Il collabore à divers médias internationaux.

« Le Brasier ; Le Louvre incendié par la Commune », Nicolas Chaudun, Actes Sud

Au cours des derniers jours de mai 1871, le gouvernement d’Adolphe Thiers se résolut à réprimer dans le sang la Commune de Paris. La Semaine sanglante s’accompagna d’un gigantesque incendie. Plus que les morts par milliers, cet embrasement frappa les témoins immédiats. Parmi les destructions à déplorer, notre mémoire embrumée retient celle du château des Tuileries. Ce que l’on retient moins, c’est que, se communiquant aux ailes par les pavillons de Flore et de Marsan, le feu menaça dangereusement le Louvre et ses collections. Les incendiaires s’en prirent également à la Bibliothèque impériale, au coeur même du palais, livrant aux flammes son fonds de cent milles volumes précieux… Face au sinistre, deux hommes : un conservateur jusque-là confit dans ses notices de catalogue, et un officier que rien ne prédisposait au sauvetage du sel de la civilisation. Se livrant, chacun à sa manière, à une course contre la montre, ces deux héros oubliés déjouèrent la tuerie et défièrent l’imbécilité d’enragés des deux bords. Jamais l’épisode n’avait fait l’objet d’une enquête aussi déraillée. Le récit du fait d’armes se passe d’effets. La réalité, sèche, vaut ici tous les romans.

Après avoir dirigé la rédaction de Beaux-Arts magazine, Nicolas Chaudun a créé sa propre maison d’édition d’art, qu’il a quittée en 2013 pour se consacrer à l’écriture. Il est notamment l’auteur d’une biographie du baron Haussmann qui fait référence, Haussmann, Georges-Eugène, préfet-baron de la Seine (Actes Sud, 2009), d’un récit historique, L’Eté en enfer (Actes Sud, 2011), plusieurs fois primé, et de La Majesté des centaures, prix Pégase 2007 (Actes Sud, 2006).


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