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Si Yanis Varoufakis, ancien ministre des finances grecs, membre de Syriza, a raison, l’hostilité franche de Wolfgang Schäuble, le ministre des finances allemand à l’égard de la Grèce revêt plusieurs aspects. Non seulement M. Schäuble déteste la gauche radicale eu égard au crédo libéral qu’il prône et défend bec et ongles mais en plus il viserait en arrière plan la France et son état providence. Le mot providence étant pris dans son acception non religieuse évidemment, M. Schäuble viserait les mécanismes de protection des salariés et plus généralement des citoyens français. Qu’il s’agisse des indemnités de chômage ou du système médical ce dernier étant cité en exemple dans le monde entier. Voilà pourquoi M. Schäuble est favorable à l’austérité en Grèce : baisse des retraites, hausse de la TVA, privatisation à outrance…réduction de la dette à marche forcée créant évidemment beaucoup de misère et beaucoup de souffrances dans la population. Je rappelle au passage que, comme par hasard, la privatisation des aéroports régionaux grecs a bénéficié à une société de transports allemande et ce n’est pas fini. Lors d’entretiens accordés à divers médias, l’ancien ministre grec est revenu sur les différents conseils européens auxquels il a assisté. Malgré leur « bonne » volonté, les Sapin, Macron et consorts n’ont pu résister au rouleau compresseur allemand. Pour Yanis Varoufakis, la France pourrait très bien, demain, connaître une situation identique à celle de la Grèce. Il oublie que la France est peuplée de plus de 65 millions d’habitants, que l’Etat y est fort, que les impôts rentrent et que l’actif privé et public est très important. Il n’empêche. Même si M. Varoufakis, nouvel ami d’Arnaud Montebourg, en rajoute un peu, notre pays est fortement impacté par une économie mondiale fragilisée et par un système bancaire interconnecté (voire la crise chinoise !). L'Europe au sein de laquelle l’harmonisation fiscale n’existe pas, n'est qu'une protection de papier. Yanis Varoukakis n’a plus vocation à gouverner car il ne possède pas le sens du compromis. Mais il a raison de clamer quelques vérités dérangeantes.