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Benoît Poelvoorde, un acteur halluciné

Publié le 27 août 2015 par Toulouseweb
Benoît Poelvoorde, un acteur halluciné

Dans la grande tradition française des acteurs allumés, déjantés, point n'est besoin d'aller chercher des Gérard Depardieu ou des Richard Bohringer, qui ont prouvé depuis longtemps que les excès en tous genres peuvent être, dans certains cas, le terreau favorable à la création de personnages qui marquent l'histoire du cinéma contemporain.

Aujourd'hui, des gens comme Albert Dupontel ou Benoît Poelvoorde (qui ont d'ailleurs fait un film ensemble) relèvent brillamment le gant, dans le domaine " acteurs extrêmes ". Parlons de ce dernier, justement... En 1992, Poelvoorde tenait le premier rôle dans un film qui allait très loin dans le genre " trash ", à l'époque c'était " C'est arrivé près de chez vous ", qu'il avait co-réalisé avec Remy Belvaux. Vingt-trois ans plus tard, après avoir été notamment Brutus dans un " Astérix aux Jeux Olympiques " peu réussi, ou un sosie de Claude François dans " Podium ", il nous revient avec " Une famille à louer ", de Jean Pierre Améris, présenté en avant-première le mois dernier à l'UGC.

Dire que le film est foldingue est encore au-dessous de la réalité... Baptisé " comédie romantique " par un grand quotidien régional, il réunit Poelvoorde, Virginie Efira, ainsi que deux enfants qui ne sont pas le moindre intérêt du film (surtout la jeune adolescente, interprétée par une comédienne déjà confirmée, Pauline Seryes, qu'il faudra suivre).

Jean Pierre Améris, réalisateur ayant déjà dix long métrages au compteur, mais peu connus du grand public (l'un des plus remarqués est aussi l'un des derniers, " les émotifs anonymes ", avec, déjà, Benoît Poelvoorde) revendique une admiration, une quasi symbiose avec l'acteur belge, qui livre ici une composition pleine de folie, l'histoire d'un grand dépressif solitaire qui cherche à intégrer une famille " normale "... mais qui n'est pas du même milieu social que le sien... Quelques étages en dessous, pour tout dire.

Alors le film fonctionne t'il ? Disons qu'il avance avec des ruptures de rythme, de manière un peu cahin caha, et, bien sûr, si l'on n'est pas sensible à l'excès que Poelvoorde peut apporter à ses rôles, si l'on ne rentre pas tout de suite dans le film, on risque de ressortir au bout d'une heure 36 passablement énervé... De plus, l'affiche laisse penser que nous sommes dans une comédie " classique ", formatée pour passer dans deux ou trois ans à 20h50 sur une chaîne TV grand public. Or ce n'est pas le cas... Mais après tout, " la famille Bélier ", qui a connu un énorme succès, était il un film à priori formaté comme " comédie grand public classique " ? Certainement pas...

Donc si vous aimez rouler sur des autoroutes bien balisées, abstenez-vous d'aller voir ce dernier opus de Jean Pierre Améris si vous aimez les chemins de traverse... courez-y !

Christian Seveillac

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