Hitman : Agent 47 // De Aleksander Bach. Avec Rupert Friend, Hannah Ware et Zachary Quinto.
Après Hitman (2007) qui voyait Timothy Olyphant incarner le rôle titre, 20th Century Fox tente de rebooter la franchise adapté du célèbre jeu vidéo. Malheureusement, ce n’est toujours pas ça. Le scénario de Michael Finch (The November Man, Predators) et Skip Woods (X-Men Origins : Wolverine, Die Hard : belle journée pour mourir) s’embourbe entre de bonnes idées d’un côté et tout un tas de terribles décisions de l’autre. En confiant les clés à Aleksander Bach, le film fait confiance à un novice puisqu’il s’agit du tout premier film de ce photographe polonais. Cela ne veut pas dire qu’il n’est pas capable de nous surprendre mais globalement, le résultat est assez décevant. Je ne suis pas un grand spécialiste des jeux vidéos mais je pense que Hitman : Agent 47 est très loin du jeu vidéo et qu’il ne partage que la cravate rouge et le code barre dernière la tête de son héros. Rien de plus puisque toute l’histoire prend des libertés avec l’origine même du héros. On lui enrobe une histoire qui prend rapidement l’eau puisqu’elle ne donne pas plus de pertinence à l’univers de celle-ci. La base même de Hitman est donc complètement perdue au milieu d’un film qui a probablement cru qu’il était au dessus de tout le monde.
L’histoire d’un assassin génétiquement modifié pour être la parfaite machine à tuer. Sa dernière cible est une multinationale dont l’objectif est d’obtenir le secret du passé d’Agent 47 pour créer une armée de tueurs dont les pouvoirs surpasseront même les siens. Faisant équipe avec une jeune femme qui détient peut-être un secret permettant d’affronter leurs puissants ennemis clandestins, 47 fait face à des révélations étonnantes concernant ses origines et se prépare à se battre avec son adversaire le plus redoutable.
Le scénario de Hitman : Agent 47 est donc sa plus grande faiblesse. Le film n’a de cesse de tenter des choses et le seul moyen pour le spectateur de ne pas s’endormir ce sont les scènes d’action (et encore). Afin d’en rajouter une couche on colle au héros un personnage féminin complètement paumé qui tente de retrouver petit à petit la mémoire. Mais je pense que ce que l’on peut sauver de ce film ce ne sont que quelques scènes assez sympathiques (je dirais peut-être la scène du métro) mais en face il y a aussi des scènes particulièrement étranges et ultra pompeuses (la marche entre notre jeune femme et son père dans le jardin botanique de Singapour). Rupert Friend (Homeland) avait la lourde tâche de passer derrière Timothy Olyphant. C’était un pari risqué qui a plutôt bien fonctionné. En tout cas je n’ai pas grand chose à redire sur l’acteur qui fait le boulot et sait rester froid, sans émotions et qui tente donc de tenir le film à sa façon. Sauf que voilà, le résultat mélange tout un tas de choses et certaines sont aussi ridicules (comme par exemple un super soldat avec une armure sous cutanée en titane ? Franchement ? Non, Hitman : Agent 47 n’aurait jamais dû marcher sur les plates bandes de Terminator.
Le film perd parfois aussi de son élégance à cause d’un montage bazardé. On a l’impression que le film veut en faire des caisses et s’entiche d’un montage rapide qui ne permet pas de cerner toutes les scènes. Certaines sont même illisibles. C’est un comble pour un photographe qui ici abuse de flous, de ralentis en tout genre, histoire de donner une âme à son film qui n’arrive malheureusement jamais à en avoir une bonne. C’est là que le potentiel de nanar de luxe a été complètement gâché. Je pense qu’avec une mise en scène plus soignée et un montage moins hasardeux on aurait pu se retrouver avec un film beaucoup plus intelligent. Là c’est un peu le contraire. Je ne suis pas allé voir Hitman : Agent 47 en me disant que j’allais voir le meilleur film d’action de l’année mais j’aurais tout de même imaginé qu’ils allaient utiliser à bon escient ses talents (Rupert Friend et Zachary Quinto, seuls trucs que j’ai envie de sauver de ce naufrage) dans des scènes d’action plus punchy. Mais non, on se retrouve avec un film qui les laisse en roue libre au milieu d’une histoire qui n’a presque rien à raconter. Car il ne faut pas se mentir, les enjeux les plus intéressants restent ceux que l’on ne voit pas (notamment Diana qui aurait probablement pu devenir l’élément le plus efficace et qui s’avère être une sorte de référence ridicule).
Note : 2/10. En bref, Hollywood est vraiment en perte d’inspiration, quitte à laisser à des réalisateurs hasardeux et des scénaristes qui ne s’accordent pas du tout une franchise qui aurait pu devenir grande… un jour.