Être trop perfectionniste mène à l’épuisement professionnel, scolaire ou sportif, conclut cette étude de à l’Université York St. John (UK). Car perfectionnisme rime avec préoccupations incessantes qui entraînent un stress, jusqu’au burn out et autres problèmes de santé. Les conclusions, présentées dans la Personality and Social Psychology Review, fait valoir ce trait de personnalité finalement comme un facteur fortement prédictif, en médecine du travail, scolaire ou sportive, d’un risque élevé d’épuisement professionnel.
C’est en fait la première méta-analyse de la relation entre perfectionnisme et épuisement et elle porte sur 43 études publiées au cours de ces 20 dernières années, couvrant au total 9.838 participants.
Un perfectionnisme mesuré a ses bons côtés : Ces études font d’ailleurs valoir les bons côtés aussi du perfectionnisme, tels que l’établissement de normes personnelles élevées, un goûtdu challenge, une ambition et une proactivité pour atteindre les objectifs. Un perfectionnisme bien contrôlé peut ainsi contribuer à développer un sentiment d’accomplissement de soi, l’estime de soi, et, en fin de compte participer à prévenir l’épuisement professionnel. Mais de précédentes recherches ont montré que le perfectionnisme » omniprésent » et le stress qu’il génère peut aussi contribuer à de graves problèmes de santé, dont la dépression, l’anxiété, les troubles alimentaires, la fatigue et même au risque de décès prématuré.
Ainsi, dans certains cas, le perfectionnisme prend le pas sur les autres traits de personnalité et devient la source de ce que les auteurs appellent de » sombres préoccupations perfectionnistes « , à l’issue de leur méta-analyse. Des préoccupations alors préjudiciables, pour les activités du quotidien également, car elles entraînent une crainte permanente de faire des erreurs, de laisser tomber les autres, ou ne pas être la hauteur, explique Andrew Hill, professeur agrégé en psychologie du sport à l’Université York St. John.
Ainsi, ces préoccupations perfectionnistes vont engendre la crainte de » ne pas y arriver » et le doute sur ses performances personnelles, ce qui crée un stress pouvant mener, dans certains cas, à l’épuisement professionnel. Ce perfectionnisme vient également interférer avec les relations. Enfin, il fait du moindre échec une véritable catastrophe.
Il n’y a pas que la perfection et la réussite : En révélant qu’au niveau de préoccupations, le perfectionnisme a ses effets négatifs les plus forts et contribue à l’épuisement professionnel, l’analyse rappelle que chacun doit apprendre :
· à se remettre en question,
· à se fixer des objectifs réalistes,
· à accepter l’échec comme une occasion d’apprentissage,
· à se pardonner en cas d’échec,
· à prendre également en compte les notions de la créativité, d’effort et de persévérance, tout autant que de réussite ou de perfection.
Enfin, ils suggèrent que la détection lors de l’étude d’une personnalité de préoccupations perfectionnistes est un indice clinique précieux du risque d’épuisement professionnel.
Source: Personality and Social Psychology Review July 31, 2015 doi: 10.1177/1088868315596286 Multidimensional Perfectionism and Burnout- A Meta-Analysis