Narcos // Saison 1. Episode 1. Pilot.
L’histoire de Pablo Escobar est passionnante et pas seulement par rapport au fait qu’il s’agit de l’un des narco-trafiquants les plus connus de l’Histoire, aussi car son histoire en elle-même est vraiment passionnante. Créée par Chris Brancato (Hannibal), Paul Eckstein (New York Section Criminelle) et Samir Mehta (Médium), Narcos est une série qui impose tout de suite son propre style, visuel et narratif. Avant que je ne commence ce premier épisode, on m’a annoncé que Narcos ressemblait un peu à Dexter structurellement parlant ce qui a forcément piqué ma curiosité. Personnellement, si je ne retrouve rien du tout de Dexter dans l’histoire de cette série, j’aime bien ce qu’ils font du héros de l’histoire : Pablo Escobar. Faire un biopic sur Escobar en série est une occasion en or de raconter toute son histoire, de son ascension, de sa gloire, de sa chute, de sa fuite, de ses années en prison, etc. de tout ce qui fait le caractère intéressant de ce personnage unique en son genre. Ce que je retiens de ce premier épisode c’est avant tout que Netflix est un acteur dont les chaînes, même les plus prolifiques en bonnes séries (HBO la première) peuvent encore se méfier. En effet, les moyens mis en oeuvre ici sont assez impressionnants, à la fois pour rester fidèle à l’époque dépeinte mais également par rapport à l’utilisation des décors, tous magnifiques.
Loin d’un simple biopic de Pablo Escobar, Narcos retrace la lutte acharnée des États-Unis et de la Colombie contre le cartel de la drogue de Medellín, l’organisation la plus lucrative et impitoyable de l’histoire criminelle moderne. En multipliant les points de vue — policier, politique, judiciaire et personnel — la série dépeint l’essor du trafic de cocaïne et le bras de fer sanglant engagé avec les narcotrafiquants qui contrôlent le marché avec violence et ingéniosité.
Dans un sens, Narcos fait sens sur Netflix alors que Escobar a été pour la cocaïne ce que Netflix est au documentaire sur la cocaïne (et son business). Narcos ne s’arrête pas pour autant à l’histoire d’Escobar en dur (sa vie personnelle) mais s’intéresse également à tout un tas d’autres choses et notamment la façon dont la drogue est créée, transportée, etc. Tout le business d’Escobar est décortiqué au fil de ce premier épisode. Si dans les premières images que l’on avait pu voir de la série, Narcos ne dévoilait presque rien de son attrait (et c’est dommage d’avoir si mal vendu une série qui pour le moment semble assez brillante), c’est en regardant ce premier épisode que l’on comprend que le résultat est au rendez-vous. Afin de mettre en scène tout ça, Narcos fait appelle à José Padilha (Robocop -2014-), un homme qui vient du monde du documentaire. Visuellement c’est là aussi assez ambitieux. On retrouve presque un peu de Carlos (la mini-série de Canal +) même si l’histoire décrite ici est complètement différente. Afin de donner à ce premier épisode tout son intérêt, Narcos ajoute des images d’archives qui permettent de donner l’impression que ce que l’on suit à l’écran est plus un docu-fiction qu’une série totalement créée d’un bloc.
L’ambition de Narcos se dessine donc là dedans et c’est assez réussi dans son ensemble. A la tête de la série c’est Wagner Moura (que José Padilha connaît bien pour l’avoir dirigé dans Troupe d’élite premier et deuxième du nom). L’acteur, inconnu au bataillon (sauf peut-être pour ses rôles dans Favelas ou Elysium, et encore…), prouve ici qu’il a tout l’attrait du vilain qu’était Escobar. Son charisme s’installe assez rapidement lors de sa première apparition et l’on a tout de suite envie d’en voir encore un peu plus. Finalement, ce premier épisode de Narcos était assez efficace dans son ensemble ce qui est une assez bonne nouvelle, d’autant plus que la série parvient à nous offrir à la fois quelque chose de très documenté (preuve que les créateurs de la série se sont informés sur la tenue de route de la série). On voit aussi que Narcos s’inspire de tout un tas de choses : Le Parrain mais également Sur écoute. D’ailleurs, je trouve que cette dernière est très proche de Narcos, beaucoup plus que Dexter (même si je comprends pourquoi on m’a parlé de cette référence, pour la façon dont l’historie est narrée). Mais la narration en voix off rappelle justement les documentaires, un autre attrait de Narcos. J’ai hâte de voir la suite, d’autant plus que la mythologie de la série semble se développer petit à petit.
Note : 9/10. En bref, belle entrée en matière.