En cas d’hypertension artérielle (HTA) légère, la consommation de café est associée à un risque accru d’événements cardiovasculaires et principalement de crise cardiaque, conclut cette étude italienne présentée au Congrès 2015 de l’European Society of Cardiology. Et, chez les métaboliseurs lents de la caféine, toujours en cas d’HTA même légère, le risque de prédiabète est lui-aussi augmenté. L’HTA doit donc inciter à réduire sa consommation de café.
Le Dr Lucio Mos, cardiologue à l’hôpital de San Daniele del Friuli (Udine, Italie) et auteur principal de l’étude, rappelle la controverse sur les effets cardiovasculaires et métaboliques à long terme de la consommation de café chez les patients souffrant d’hypertension.
L’étude a suivi, durant plus de 12 ans, 1.201 patients non diabétiques, âgés de 18 à 45 ans, participant à l’étude HARVEST (Hypertension and Ambulatory Recording Venetia Study) et traités pour une hypertension de stade 1 (pression artérielle systolique entre 140 et 159 mmHg et / ou tension artérielle diastolique entre 90 et 99 mmHg). Les participants ont été répartis
- non-buveurs : 0 tasse, 23,6% des participants
- buveurs modérés : 1 à 3 tasses, 62,7%,
- gros buveurs : 4 tasses ou plus, 10%.
L’analyse constate que,
· les buveurs de café sont plus âgés et ont un indice de masse corporelle plus élevé que les non-buveurs,
· les gros buveurs de café ont un risque multiplié par 4 d’événements cardiaques, les buveurs modérés, multiplié par 3.
· Il existe ainsi une relation linéaire entre la consommation de café et le risque d’hypertension artérielle. Cette association atteint une signification statistique pour les gros buveurs.
· Le prédiabète à venir influence cette association ce qui suggère que l’effet du café sur le risque cardiovasculaire est médié par son effet sur la pression artérielle et le métabolisme du glucose : Alors que le diabète de type 2 se développe souvent chez les patients hypertendus, il existe une relation linéaire chez les gros buveurs de café et un risque accru de prédiabète (de 30 à 210%).
· Ce risque de prédiabète lié à la consommation de café diffère selon que les sujets sont (génétiquement) métaboliseurs de caféine rapides ou lents et n’augmente de façon significative que chez les métaboliseurs lents, avec un risque en fin de compte, multiplié par 3.
Précisément,
· pendant les 12,5 années de suivi, 60 événements cardiovasculaires ont été recensés.
· 80% étaient des crises cardiaques,
· La consommation de café, modérée ou élevée apparaît comme un facteur prédictif indépendant d’événements cardiovasculaires avec un risque respectivement multiplié par 2,9 et 4,3.
· La prise en compte de l’hypertension dans l’analyse atténue la force de cette association (risque x2,8/3,9)
· La prise en compte du risque de prédiabète à venir entraîne un seuil de significativité pour la seule consommation élevée de café.
Boire du café augmente le risque de prédiabète chez les jeunes adultes souffrant d’hypertension et qui sont des métaboliseurs lents de la caféine. Ces derniers subissent une exposition plus longue aux effets néfastes de la caféine sur le métabolisme du glucose. Le risque est encore plus grand en cas de surpoids ou d’obésité et, d’une consommation importante de café.
En conclusion, en cas d’hypertension légère, la consommation de café est linéairement associée à un risque accru d’événements cardiovasculaires et de prédiabète chez les métaboliseurs lents de la caféine.
Source: ESC Congress 2015 29-Aug-2015 Coffee linked with increased cardiovascular risk in young adults with mild hypertension
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