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Critiques Séries : Ballers. Saison 1. Episodes 8, 9 et 10.

Publié le 31 août 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Ballers // Saison 1. Episodes 8, 9 et 10. Gaslighting / Head-On / Flamingos.
SEASON FINALE


Dans « Gaslighting », une scène m’a fait particulièrement rire et c’est bien l’une des rares choses qui m’a fait rire. The Rock qui chante « Shake it Off » de Taylor Swift me rappelle Lip Sync Battle, l’émission de playback durant laquelle il a batailler avec Jimmy Fallon. C’est peut-être aussi parce que j’avais vu la séquence de Lip Sync Battle bien avant d’avoir vu cet épisode que j’ai pu apprécier un peu mieux ce moment mais cela reste assez drôle malgré tout. Surtout que l’on n’imagine pas forcément Dwayne Johnson écouter du Taylor Swift. Mais pourquoi pas après tout, surtout que Ballers parvient à en faire l’un des moments les plus mémorables de la saison pour moi. Oui, uniquement pour moi j’en suis certain. Dans le reste de l’épisode, on remarque encore une fois que Ballers a énormément de problèmes. Le manque cruel de développement de ses personnages et de ses diverses intrigues prouve que la série n’a pas vraiment de direction ou en tout cas qu’elle ne sait pas trop quoi faire pour devenir particulièrement intéressante. Spencer, Joe, Ricky, Charles et Vernon se retrouvent donc encore une fois dans différentes situations qui vont permettre de tester leurs personnages, leur loyauté et leur talent. C’est ce qui se passe à chaque nouvel épisode de la série et je commence presque à fatiguer dans le sens où finalement Ballers ne réserve aucune surprise.

HBO semble avoir commandé deux comédies (Ballers et The Brink) uniquement pour leur casting et rien de plus, peut-être aussi un peu pour les producteurs qui sont derrières et je parle de Ballers pour le coup. Le problème c’est que tout ce que font les personnages n’a pas l’air d’avoir d’importance et les problèmes auxquels font faire les personnages et notamment Spencer n’ont pas d’importance. Tout est trop diffus de ce point de vue là et cela manque donc cruellement d’organisation. On a l’impression par moment que Ballers veut être une comédie qui balance ses personnages dans des situations comiques sans véritablement intégrer le fait que derrière ce sont des personnages dont on a aussi envie d’apprendre des choses. Non, ce serait bête d’apprendre des choses de ces personnages et la série compte bien nous le faire remarquer. Au delà de ça, il n’y aucun enjeu. Quand Spencer va chercher ses résultats d’IRM ? Le docteur lui dit que tout va bien et que tout cela semble plutôt venir de problèmes psychologiques. Il y avait ici quelque chose à creuser mais non, la série égare cette idée une fois qu’elle est énoncée et se reconcentre sur les aspects les plus superficiels de son histoire : l’argent balancé par les fenêtres que la série n’a de cesse de mettre en avant.

Cela me fait mal au coeur de voir une série comme Ballers avait autant de moyens pour pas grand chose en guise de résultat. Ce n’est pas de beaux hôtels, de belles maisons, de belles voitures, etc. qui vont me donner l’impression que l’histoire de la série évolue. J’ai aussi besoin de développement de personnages et cet épisode rappelle encore une fois tous les maux de cette série. Même son de cloche pour Ricky et son histoire alors qu’il tente de retrouver Bella et pour ce faire il va faire quoi ? Je vous le donne en mille, il va lui acheter des bijoux qui coûtent une fortune, simplement car Ballers est plus dans la démonstration de moyens que dans la démonstration scénaristique. C’est quelque chose que j’ai déjà remarqué précédemment dans la série mais c’est d’autant plus flagrant ici. Dommage. Je crois que le seul truc intéressant de cet épisode c’est Rob Corddry et ce n’est pas nouveau, c’est généralement l’un des rares trucs intéressants de la série. Avec lui, on a l’impression d’être dans une série complètement différent. Alors avoir été viré du bureau par Mr. Anderson, Joe met en place un plan afin de commencer sa propre firme, en espérant que Spencer le rejoigne à ses côtés.

Il va rendre visite à Victor Cruz et tenter d’en faire un client potentiel. Mais il a une condition : que Joe ait un tatouage de Cruz dans son dos. C’est peut-être ridicule mais étrangement cette partie de l’épisode fonctionne très bien. On n’a plus l’impression d’être dans la série à la mord moi le noeud que Ballers peut être par moment. « Head-On » est un avant dernier épisode qui avait toutes les cartes en main pour fonctionner et qui balance tout en l’air, tel une brise viendrait détruire un château de cartes. La série nous a présenté depuis ses débuts le personnage de Spencer, sous un angle médical (alors que finalement il n’a aucun problème) et accessoirement psychologique (car oui, de ce point de vue là, il y a pas mal de problèmes à résoudre encore). Mais même les flashbacks de Spencer ont apporté beaucoup au personnage, développant son histoire personnelle et nous offrant de quoi nous amuser. Et cet épisode est là pour nous dire clairement qu’il n’y a pas de soucis à se faire pour la santé de Spencer, détruisant ainsi huit épisodes de construction narrative autour du fait que Spencer pourrait justement être malade. Je ne vais pas dire que c’était le truc le plus passionnant du monde mais détruire tout d’un coup tout ce qui a été construit c’est un peu dur non ?

Mais Ballers a besoin de présenter un peu mieux son univers et ses personnages, ce qu’elle fait très difficilement dans cet avant dernier épisode. Spencer a beau être au centre, ce n’est pas la scène d’ouverture assez fun qui va changer grand chose à l’intérêt que je porte à Ballers. Tout simplement car l’intérêt que je porte à cette série ne peut pas se résumer à ça. L’épisode semble aussi errer entre ce qui a déjà été dit dans l’épisode précédent et combler le vide en attendant le dernier épisode de la saison. Spencer vaut surtout pour la personnalité imposante de Dwayne Johnson et son charisme indiscutable. Au delà de ça, il n’y a rien de bien nouveau sous le soleil de Ballers. La série ne se force même pas, continue à enchaîner les scènes sans créer de véritable engouement chez le téléspectateur. Rapidement, je me suis ennuyé dans cet avant dernier épisode, comme si le monde que la série avait construit s’était finalement totalement écroulé et qu’il ne restait que des vestiges. Le côté le plus intéressant de cet avant dernier épisode surgit presque dans la dernière scène de l’épisode. C’est dans ce genre de moments que l’on comprend qu’il y a peut-être plus et que l’on se fait piéger par l’envie d’aller jusqu’au bout. Alors que HBO a décidé de renouveler la série pour une saison 2, je me demande si j’ai vraiment envie de revenir l’année prochaine.

Ce qui est certain c’est que je ne vais pas revenir vous en parler chaque semaine. A moins d’un véritable changement narratif qui va transformer la série en quelque chose de complètement différent. Finalement, terminer sur « Flamingos », le meilleur épisode des trois, c’est presque un soulagement. Ballers est une série qui a voulu être tellement de choses à la fois qu’elle s’est égarée au passage, comme The Brink qui a elle aussi eu énormément de mal à savoir quoi être. Finalement, l’association de ces deux séries ne faisait aucun doute tant les problèmes qu’elles ont narrativement parlant sont plus ou moins identiques. Accessoirement, Ballers a été introduite aux téléspectateurs comme une comédie dramatique, dans la veine de ce que HBO a pour habitude de produire : Entourage notamment. C’est cette dernière qui vient d’ailleurs en tête dès que l’on voit un épisode de cette série, sauf que ce n’est pas à la hauteur de son modèle, loin de là. Mais au delà de l’envie de la série d’être une comédie dramatique sur plusieurs éléments de la vie de ces hommes, elle est devenue une sorte de mixture indigeste par moment de choses et d’autres qui n’ont pas vraiment de sens ou d’intérêt. Les diverses intrigues sont toutes discutables dans le sens où elles ne sont pas mémorables.

Il n’y a d’ailleurs rien que l’on ait véritablement envie de se remémorer cette année dans Ballers, sauf peut-être la scène que j’ai décrite de l’épisode 8. Et encore, si ce n’est que ça je préfère regarder son lip sync de Lip Sync Battle, beaucoup plus fun. Spencer reste le personnage star de la série et encore dans ce dernier épisode. Je dirais même encore plus dans ce dernier épisode (déjà le héros de l’épisode précédent). Les autres personnages comme Joe (que j’adore), Rick, Charles et Vernon qui sont laissés au second plan, comme si ceux là n’étaient pas intéressant quand la star est sur le devant de la scène alors que je suis persuadé du contraire. Heureusement que le casting reste bon, que Dwayne Johnson colle parfaitement à son personnage et à l’ensemble, mais ce sont les histoires et le scénario qu’il va falloir étoffer l’année prochaine. On se retrouve avec des intrigues faciles, des conséquences trop légères pour devenir pertinentes et aucun enjeu nécessaire au téléspectateur pour lui donner envie de revenir.  Il y a largement de quoi faire pour faire évoluer la série dans une meilleure direction l’année prochaine mais uniquement sur les créateurs le veulent bien. Dans le monde du sport je crois que je préfère presque Survivor’s Remorse (Starz), beaucoup plus intelligente et nuancée dans ses propos.

Note : 4/10, 2/10 et 4.5/10. En bref, avec de la volonté cette saison 1 peut être oubliée l’année prochaine si les scénaristes nous sortent une belle saison 2.


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