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L’ombre du 21 avril

Publié le 01 septembre 2015 par Blanchemanche
#21avril #PS
Le président François Hollande et le Premier ministre Manuel Valls à l'Elysée, le 19 août 2015 à Paris
Le président François Hollande et le Premier ministre Manuel Valls à l'Elysée, le 19 août 2015 à Paris (AFP/Stephane de Sakutin)
Publié le 31/08/2015 par BRUNO DIVE/Sud-OuestS
i François Hollande doit vraiment perdre l'élection présidentielle de 2017, l'histoire retiendra peut-être que sa défaite s'est jouée en ce funeste week-end. Des quatre coins de la gauche, l'ombre de la division n'a fait qu'étendre son empire, tandis que reviennent planer sur le Parti socialiste les vieux démons du repli sur soi. Un parfum de 21 avril flotte à nouveau sur la gauche. Souvenons-nous : parmi de multiples raisons, Lionel Jospin avait été battu en 2002 à cause des divisions de son camp, mais aussi des 35 heures, cette conquête sociale inaboutie dont ouvriers ou employés ont moins retenu l'aspect réduction du temps de travail que la stagnation du pouvoir d'achat qui en résultait. Or, que voit-on ressurgir en cette fin d'été ? La division et les 35 heures, plus que jamais considérées par la base socialiste comme un tabou, ou un totem.La gauche n'est plus seulement plurielle comme au temps de Jospin ; elle est éclatée, dilatée en une infinie galaxie de comètes que n'attire plus l'astre de Solférino. Mélenchon et le PC sont à couteaux tirés ; Chevènement a claqué la porte de son propre parti ; le NPA de Besancenot est au bord de la scission ; le divorce semble consommé chez les écologistes entre partisans de la fuite en avant et tenants du réalisme prosocialiste. Seul et solitaire, le PS tient encore debout, cimenté par le pouvoir et l'espoir d'y rester, mais tiraillé lui aussi par des forces centrifuges. Lorsque l'on entend les jeunes militants du parti présidentiel siffler le Premier ministre, crier « Taubira présidente » et « Macron démission », on se dit que la tentation du repli identitaire guette ce parti, comme il guette d'ailleurs les travaillistes britanniques.C'est comme si, faute de trouver les réponses adéquates aux problèmes soulevés par la mondialisation, la crise économique ou le chômage persistant, certains à gauche se réfugiaient dans le cocon de l'idéologie. Plutôt perdre en restant purs que gagner en se remettant en cause, semblent penser certains qui oublient au passage qu'une majorité de Français ne reprochent pas au PS d'être trop à droite, mais de ne pas apporter de solutions. Rouvrir le débat sur la « valeur travail » devrait donc être au cœur de sa réflexion. Mais en le proposant (avec insistance, il est vrai), Emmanuel Macron n'a fait que déclencher l'une de ces polémiques qui montrent surtout un parti accroché à d'anciennes certitudes. Cela aussi est de mauvais augure pour 2017.BRUNO DIVE[email protected]Plutôt perdre en restant purs que gagner en se remettant en cause, semblent penser certainshttp://www.sudouest.fr/2015/08/31/l-ombre-du-21-avril-2109801-3557.php

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