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POLITIQUE > Nouveau ministre du travail : une option déconcertante

Publié le 03 septembre 2015 par Fab @fabrice_gil
Myriam El Khomri succède à François Rebsamen au Ministère du Travail. Mais sera-t’elle à la hauteur de la tâche qu’un tel Ministère lui incombe?

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Le Président François Hollande, le Premier ministre Manuel Valls et la nouvelle ministre du travail Myriam El Khomri, après sa nomination
le 2 septembre 2015 à l'Elysée I Photo ©AFP Alain Jocard

Une femme (il faut anticiper la parité pour le remaniement de janvier), jeune (à 37 ans, c’est la benjamine du gouvernement), issue de la diversité (Bretonne de Ploumoguer, près de Brest, est née à Rabat de père marocain) : même si elle est inconnue des Français, le profil pourrait convenir à la fonction. "Je suis de gauche. Et ma raison d’être, c’est les quartiers". Six mois après cette confidence, voici la jeune militante propulsée ministre du Travail, à un poste sensible qui requiert bien d’autres qualités, même si les siennes, sa combativité, sa connaissance des banlieues, des processus d’exclusion, des dérives vers la drogue, de la protection de l’enfance, sont indéniables. Mais le problème n’est pas là. La nouvelle ministre n'est pas une experte en droit social, elle qui est diplômée de droit public. Rien de grave néanmoins, des conseillers sont là pour l’épauler.

Ce qui est gênant dans cette nomination, c'est qu'un(e) ministre du Travail, n’est pas un commentateur mensuel et médiatique des statistiques du chômage. Ce n’est pas davantage celui qui peut ou non inverser la courbe du chômage. C’est un homme ou une femme d’influence capable de peser politiquement au sein du gouvernement et sur les négociations sociales qui sont l’essentiel de son travail. Parce que l’emploi résulte de la politique du gouvernement tout entier. Et Myriam El Khomri n’a pas cette surface politique. François Rebsamen, qui se rêvait un temps ministre de l’Intérieur, ne l’avait d’ailleurs pas davantage. La politique de l’emploi -tout comme l’environnement ou l’égalité hommes/femmes- dépend moins d’un seul ministère que de l’influence de son ministre, de la capacité à forcer Bercy à agir de telle manière sur la fiscalité, à convaincre les syndicats qu’il faut évoluer sur le code du travail, à peser dans le débat sur l’organisation du travail et les régimes de retraite, à arbitrer entre l’Etat et les Régions l’énorme dossier de la formation professionnelle… En somme, espérons que Myriam El Khomri ne devienne pas la "Delphine Batho" (ex-ministre de l’Environnement remerciée par Jean-Marc Ayrault) de l’Emploi, par manque d’autorité politique. Mais peut-être s’agit-il d’une reprise en mains pour un pilotage direct par Matignon.FG

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