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Marche ou crève

Publié le 03 septembre 2015 par Alteroueb

Aylan Kurdi, petit homme de 3 ans, mort par la bétise de ses congénèresUn enfant, parmi tant d’autres est mort sur une plage. L’image a fait le tour du monde. Elle est glaçante. C’est un «migrant», un de plus, qualificatif ubuesque qu’on complète souvent par «illégal». Celui-là est mort. Il avait 3 ans. Il s’appelait Aylan Kurdi. Ce n’est pas illégal, c’est juste inhumain et insupportable.

Manipulation ? Peut-être. Mais en l’état, l’immigration n’en est plus au stade d’être un problème. C’est un tsunami humain qui est en train de se produire. Rien ne l’empêchera, et surtout pas les propos d’une frange bien décomplexée de la droite européenne et nationaliste qui souhaiterait ni plus ni moins pouvoir rejeter toute cette plèbe à l’eau.

Nous sommes tous égaux, tous de la même poussière d’étoiles, tombée quelque part au hasard sur cette planète. Car c’est le plus pur hasard qui fait qu’on commence sa vie en France ou en Syrie, et absolument rien ne permet au premier d’interdire au second de venir s’y faire une place.

Une fois l’émotion passée, rien ne bougera. Comme d’habitude. Le monde occidental, bien trop attaché à son mode de vie égocentrique, continuera d’abuser de la planète et d’ériger des murs contre cette banalité appelée sobrement «immigration illégale». Comme depuis l’origine, le monde dit civilisé poursuivra l’exploitation honteuse du continent africain et des petites nations par son libéralisme sauvage et destructeur et y délocalisera tous les conflits armés qui opposent les grandes puissances du moment, qu’elles soient étatiques, économiques ou religieuses.

Ce n’est guère étonnant que les populations locales fuient. Elles y sont contraintes. Elles n’y ont que le néant comme avenir, avec aucun moyen d’y changer quoi que ce soit. Notre belle civilisation va y semer durablement le trouble et s’offusque ensuite de devoir accueillir des «migrants». Quelle mesquinerie. La guerre et la famine ne sont que des marchés, de surcroît les plus lucratifs qui soient. Celà ne peut plus durer.

Une fois de plus, on descendra, je descendrai dans la rue pour crier «plus jamais cela» bien qu’on sache sans aucune hésitation que le phénomène n’est pas prêt de s’arrêter. Car aucun pouvoir politique n’agira. Tous commentent : «il est temps d’agir…». Mais chacun attend que le voisin fasse le premier pas, geste qui ne viendra jamais. La compétition économique est implacable : marche ou crève.

Le monde, notre monde, entame une longue et douloureuse agonie.


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