(Billet d’humeur du 3 septembre 2015. Par Véronique Anger-de Friberg).
Depuis des années, des dizaines de milliers d’êtres humains en quête d’une terre d’asile fuient la guerre, emportant le peu de biens qu’ils ont pu sauver. Victimes des « passeurs » qui leur extorquent leurs derniers sous, ils le sont ensuite de ces embarcations de fortune surchargées à bord desquelles ils sont montés en famille. Le voyage vers la liberté s’avère trop souvent un voyage au bout de l’enfer. Depuis le naufrage en Méditerranée du Lampedusa (366 morts) en 2013, des milliers d’autres de migrants ont péri en tentant de traverser les mers pour rejoindre nos côtes.

[1] Récemment, la Hongrie a installé, contre l’avis de l’UE, une barrière anti-migrants à sa frontière avec la Serbie.[2] « L'opinion publique vivement opposée à l'accueil de migrants » (Le Point du 2/09/2015).[3] Extrait de la tribune « La part de la France » de Michel Rocard dans Le Monde du 24/08/1996 : « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, mais elle doit en prendre fidèlement sa part. Prononcée par moi en 1990, la première partie de cette phrase a eu un destin imprévisible,expliquait alors Michel Rocard. Elle soulignait les limites inévitables que les circonstances économiques et sociales imposent à toute démarche d’immigration, et cela d’autant plus qu’on veut la conduire dignement. Ce rappel des contraintes pesant sur les responsables politiques a été perversement interprété comme un ralliement à une doctrine d’immigration zéro qui n’a jamais été la mienne et qui serait aussi irréaliste pour la France que dangereuse pour son économie. Au point qu’aujourd’hui cette phrase, prononcée à l’époque devant les militants et amis de la Cimade, auditoire non suspect de xénophobie, est séparée de son contexte et sert de caution tous azimuts pour légitimer l’application, sans aucune considération des droits de la personne humaine, des impitoyables lois Pasqua de 1993, qui doivent être abrogées tout comme mon gouvernement avait fait abroger la loi Pasqua de 1986. ».[4] Robert Laffont (1973).