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ANTIPSYCHOTIQUES: Un mésusage trop fréquent hors maladie mentale – BMJ

Publié le 04 septembre 2015 par Santelog @santelog

ANTIPSYCHOTIQUES: Un mésusage trop fréquent hors maladie mentale – BMJLes médicaments antipsychotiques (neuroleptiques) sont généralement utilisés pour traiter les psychoses, dont la schizophrénie et contribuent à réduire certains des symptômes comme les hallucinations ou les changements d’humeur extrêmes. Cette étude britannique révèle un mésusage trop fréquent de ces médicaments, aux nombreux effets indésirables. Ces nouvelles données, publiées dans le British Medical Journal (BMJ) et certes relatives au Royaume-Uni, montrent que des milliers de patients sans antécédents de maladie mentale se voient prescrire ces traitements en cas de difficultés d’apprentissage, par exemple. Un appel donc à lutter contre ce mésusage.

Les chercheurs de l’University College London ont analysé les données de diagnostic et de prescription des dossiers médicaux de patients adultes, atteints de difficultés d’apprentissage, transmis par 571 médecins généralistes britanniques. Les chercheurs ont suivi ces dossiers de patients jusqu’en 2013 pour prendre en compte les diagnostics de maladie mentale ou de troubles du comportement et les prescriptions de psychotropes.

-   Etaient  » considérées  » comme maladies mentales, la schizophrénie, le trouble bipolaire, la dépression, la démence et l’anxiété.

-   Etaient considérés comme troubles du comportement l’agressivité, l’automutilation, l’agitation, la violence, le comportement de retrait ou un comportement sexuel déviant.

-   Ont été pris en compte comme psychotropes, les antidépresseurs, des médicaments anti-anxiété, stabilisateurs de l’humeur et antipsychotiques.

Enfin, les antipsychotiques (neuroleptiques) ont été étudiés plus en profondeur, en raison de leur risque d’effets secondaires graves (troubles du mouvement tels que tics et agitation, prise de poids, diabète).

L’analyse constate sur 33.016 patients, que,

·   28% ont reçu une prescription d’antipsychotiques,

·   parmi ces patients, 71% n’ont reçu aucun diagnostic de maladie mentale grave,

·   36% présentent des troubles du comportement, 47% de ces patients ont reçu une prescription d’antipsychotiques alors que seuls 12% d’entre eux avaient été diagnostiqué avec une maladie mentale grave,

·   Globalement, les patients à problèmes de comportement sont plus de 2 fois plus susceptibles de recevoir une prescription d’antipsychotiques vs les patients exempts de troubles du comportement.

·   Durant le suivi de l’étude, l’utilisation de médicaments antipsychotiques a diminué d’environ 4% /an, probablement en raison des préoccupations soulevées par ces médicaments, et le diagnostic de nouveaux cas de maladies mentales graves a également diminué, d’environ 5% par an.

 » Pourquoi autant de patients sans maladie mentale grave reçoivent-ils des antipsychotiques ? « , s’interrogent les auteurs, qui soulèvent la question du mésusage et de la prise en charge des personnes atteintes de troubles de l’apprentissage.

En France, la consommation de médicaments psychotropes (dont les antipsychotiques) arrive juste après l’alcool et le tabac. Près d’un Français sur 3 en a déjà consommé. Les psychotropes sont parfois pris en dehors de tout contexte médical…

Source: BMJ 2015;351:h4326 September 1 2015Mental illness, challenging behaviour, and psychotropic drug prescribing in people with intellectual disability: UK population based cohort study

ANTIPSYCHOTIQUES: Un mésusage trop fréquent hors maladie mentale – BMJ
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