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Critique Ciné : Goodnight Mommy (2015)

Publié le 05 septembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Goodnight Mommy // De Veronika Franz et Severin Fiala. Avec Susanne Wuest et Lukas Schwarz.


Etrangement, Goodnight Mommy est un film d’horreur d’ambiance que j’ai beaucoup aimé et d’un autre côté, il ne nous offre pas toujours des choses très logique. La plupart du film se déroule dans cette maison, perdue au milieu des champs et des bois. C’est un lieu parfait pour un huis clos d’horreur où les enfants deviennent les maîtres de l’horreur. J’ai toujours été fasciné par les films d’horreur où les enfants sont les vilains de l’histoire. Des films comme Esther sont parfait pour rappeler que les enfants sont souvent ce qu’il y a de plus terrifiant dans le monde de l’horreur, car ce sont des petits êtres imprévisibles. Le pilote de The Whispers était parfait pour démontrer ça aussi par exemple. L’introduction de Goodnight Mommy est assez longue. Si cette introduction est avant tout là pour placer les personnages et l’ambiance, j’ai trouvé que c’était beaucoup trop mal fichu et donc trop long pour devenir vraiment plaisant. C’est une fois cette introduction longue et lente terminée que le film peut enfin commencer. Les enfants commencent enfin à devenir stressant, voire même terrifiant (Elias est vraiment le maître de l’horreur parmi les deux frères, celui qui décide, celui qui mène son jumeau dans cette aventure aussi terrifiante que morbide).

En plein été, dans une maison de campagne perdue au milieu des champs de maïs et des bois, des jumeaux de dix ans attendent le retour de leur mère. Lorsqu’elle revient à la maison, le visage entièrement bandé suite à une opération de chirurgie esthétique, les enfants mettent en doute son identité…

L’idée de Goodnight Mommy est pourtant intelligente, celle de parler de jumeaux qui pensent que leur mère n’est pas celle qu’elle prêtant être. Puis rapidement, le film évolue comme une sorte de film de home invasion (plus proche de Ils) tout en voulant reste assez fort et réaliste. Si Ils était un film d’horreur frappant pour moi (il est l’un des meilleurs des années 2000 pour moi avec Eden Lake et quelques autres), Goodnight Mommy n’a pas du tout la même intensité et c’est bien dommage. Le film a beau être un film d’épouvante, il n’en reste pas moins aussi un drame et un thriller. Je me demande même si au fond l’horreur n’est pas qu’une justification pour certaines scènes qui n’ont pas vraiment l’ambition nécessaire. En tout cas, pas celle que j’aurais apprécié voir dans un tel film. L’horreur se fait alors discrète et je pense que c’est là que le film a plus ou moins été mal vendu. Au travers de sa grosse référence à Misery (la mère attachée au lit et torturée par son fils), le film parvient à garder une certaine maîtrise du rythme même si l’ensemble reste parfois décousu. Disons qu’il y a de très bons passages et puis tout d’un coup on a l’impression que Goodnight Mommy est passé du coq à l’âne. Heureusement tout de même que derrière la mise en place très lente, le film reste captivant. Ce n’était pas gagné au départ (surtout avec l’introduction) mais c’est réussi.

Malgré une certaine forme de lenteur on ne peut qu’êtres assez surpris du résultat, d’autant plus que Goodnight Mommy n’était pas vendu comme tel au départ et que l’on a donc été berné un peu sur le produit fini. Accessoirement, la fin est assez surprenante dans le sens où il est assez difficile de cerner où est-ce que cela peut bien nous emmener. Le twist final (que je ne vais pas révéler ici) est presque un peu trop facile, même s’il ne justifie pas tout pour autant (notamment une scène où les enfants ouvrent son ventre et que des étranges choses en sortent sans qu’elle ne soit éveillée, cette sorte de scarabée qui entre par sa bouche sans que cela ne semble avoir la moindre conséquence, etc.). C’est tout un tas de scènes de ce genre là qui ne permettent pas forcément de tout comprendre au premier abord. Finalement, Goodnight Mommy est donc un film qui parvient à parler du problème du deuil, de la confrontation entre une mère et son fils au sujet de ce deuil, etc. L’univers est sobre, presque clinique, ce qui force forcément le spectateur à être confronté à l’horreur que cela peut induire en parallèle. C’est très léger de ce point de vue là, à mon grand regret, d’autant plus que j’aurais adoré que cela soit un peu plus fun mais bon, on ne peut pas tout demandé de la part de ce film pour autant.

Note : 6/10. En bref, les autrichiens tentent ici un cinéma d’horreur très léger, lorgnant sur le thriller d’enfants terrifiants. Pourquoi pas.

Date de sortie : 13 mai 2015


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