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A géographie variable

Publié le 07 septembre 2015 par Mentalo @lafillementalo

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Elles ont filé bien trop vite, un peu comme elles étaient arrivées. Les vacances. A peine le temps de souffler, cinq petits jours, trop le temps de jongler, tous les autres, pour que pour eux les vacances riment avec liberté:  s’ennuyer,  traîner,  lire plus que de raison, éparpiller les Playmobil sur trente mètres carrés, manger des glaces en regardant le soleil se coucher derrière le grand noyer, regarder un son et lumière nocturne fabuleux en tremblant un peu quand-même bien serrés les uns contre les autres dans le froid humide de la grotte.

Il va falloir s’habituer à l’absence de la grande, faire de ses retours une fête. Retenir le nouveau planning de chacun, en louchant un peu sur l’affichette collée au frigo, une couleur par personne. Essayer d’y glisser quelques heures pour s’échapper, respirer, reprendre pied.

Ultime n’a désormais plus besoin d’aide pour souffler ses bougies d’anniversaire, mais on n’a pas inventé de meilleur prétexte encore pour passer un samedi à pâtisser et réunir une tablée d’amis le dimanche pour regarder ses yeux qui brillent sous ses cheveux jamais coiffés.

Les sempiternels formulaires sont rendus avec les croix pas toujours au bon endroit mais qu’importe, les livres couverts, les premières pages des cahiers se remplissent, les yeux de larmes parfois aussi en écoutant la radio. Alors on coupe tout, on grimpe sur les chaises hautes autour de la grande table grise, on entend le pop des bouchons, ah bon c’est ça alors le fameux gâteau magique des internets il va vraiment falloir que je m’y mette, au douzième bâillement on rentre un peu trop tard un peu trop ivres mais que c’est bon de faire comme si on avait tout oublié, sa tête de grande sur mon épaule comme il y a si longtemps.

Quand tout le monde est parti, quand tout est rangé le dimanche soir de la rentrée, on aligne les enfants comme chaque année le long du mur blanc, on inscrit la date juste au ras de leur tête, ils ont encore grandi cet été, et nous on a un peu blanchi, mais on n’a rien vu venir.

La vie coule, à géographie variable. La vie.


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