Magazine Science & vie

277 – l’etre, le neant, l’existant, prematiere et matiere

Publié le 09 septembre 2015 par Jeanjacques

A priori, il devrait être superflu d'avoir à défini le néant, puisqu'il s'agit du rien, du non être, de l'inexistant. Pourtant, à proprement parler, le néant est impensable " en tant que tel " puisqu'il ne peut s'envisager qu'à partir du plein de l'être, de l'existant, dont il est l'inverse, le négatif. Cet état " d' 'Etre contraire " qu'est le néant supposerait que l'Etre puisse s'en extraire et y retourner selon un cycle classique propre aux étant matériels. Le paradoxe est le suivant : le néant ne peut être posé pour autant que l'Etre soit, ils ne peuvent être posés que SIMULTANEMENT. Et en effet, si l'Etre n'est plus avec lui le néant disparait dans une sorte de néantisation à la puissance deux !

D'autre part, puisque" ex nihil nihit fit ", on ne saurait ressortir quoique ce soit du nihil. L'Être n'est pas le contraire du non-être et plus exactement ne trouve pas son fondement dans son contraire : l'Être ne surgit pas par disparition du non-être. Cela signifie qu'il n'existe pas un état tel que l'Être risque de basculer dans le non être, s'annihiler : l'Être ne peut pas plus disparaître qu'il peut naître. L'essence de l'Être est sa permanente présence sans jamais être né ni devoir un jour disparaître. A ce titre il est donc incréé et éternel. Le principe fondateur de l'Etre est d'habiter son concept cad d'assurer aux différents étants la certitude de leur être-présent dans le temps.

L'Être ne peut pas ne pas être, ce qui signifie que le " ce " qui assure la présence de l'univers ne peut disparaître ni naître : Il est éternellement présent. Mais être éternellement présent suppose que " quelque chose " soit qui ne relève pas du pur concept, de l'Idée, qui peut disparaître avec la conscience qui l'engendre. Dès lors l'éternelle présence du monde à lui-même se manifeste par un " toujours là " de la prématière qui ne saurait disparaitre dans un non-lieu. L'éternité de l'Etre comme présence est donc garantie par celle tout autant permanente de la substance composant l'espace, la prématière.

Tout ce qui Est n'existe pas au sens au l'existence suppose toujours l'émergence d'un ailleurs, une sortie d'un lieu par une mutation d'une substance en autre chose qu'elle-même. Ainsi, la prématière peut être sans exister puisqu'elle n'est issue de nulle part, qu'elle n'est pas créée consécutivement à une transformation.

Il en va autrement de la matière qui pour exister doit s'extraire d'un ailleurs qu'elle-même pour donner son plein sens à la notion de création. Elle ne peut surgir ex nihilo et ne saurait avoir pour origine autre que la prématière. Son extraction de la prématière éternelle et amorphe l'installe dans le temps qui se définit par la durée limitée d'un cycle qui est celui fondamental : naissance/disparition. La matière nait de la prématière et y retourne selon un cycle dont le processus peut être qualifié d'éternel.

Ce surgissement d'un élément de la matérialité par lequel il découvre sa présence laisse supposer qu'avant d'être, il n'était pas lui-même, il était RIEN, de même qu'en disparaissant comme étant spécifique il rejoindra son absence d'être, son néant. Dès lors, la notion de néant prend ici sa pleine signification physique si on l'origine comme ayant pour " lieu " la prématière laquelle tout à la fois est principe de l'Etre et SIMULTANEMENT principe du non-être, du néant. Cette coprésence indissociable de l'Etre et du néant, cette complémentarité qui n'est pas une négativité oppositionnelle, constitue l'essence des rapports entre la prématière et la matière et partant le passage de l'éternité au temps.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Jeanjacques 37 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine