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A propos du ras-le-bol fiscal...

Publié le 09 septembre 2015 par Falconhill
Tristement intéressant article du Figaro hier : « de moins en moins de français paient l’impôt sur le revenu ».
« La suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu en 2015 a bénéficié à 9,45 millions de foyers. Mais la facture n'a pas été allégée pour les classes moyennes supérieures, qui ont absorbé l'essentiel des hausses d'impôts précédentes » « Bercy explique que 2,2 millions de foyers bénéficient cette année d'un gain supérieur à 400 euros sur leur avis d'imposition. Mais pour 1,6 million de ménages, ce gain est inférieur à 100 euros. Rien ne dit que ces baisses ne seront pas en partie compensées par les hausses d'impôts locaux ou de cotisations sociales. Le mouvement amorcé pose une autre question, celle de la concentration de l'impôt sur le revenu. Le geste de 2015 n'a en effet pas bénéficié aux 20% des français, les classes moyennes supérieures et aisées, qui ont réglé 75% des mesures de hausses d'impôts décidées en 2013 et 2014, soit 6 milliards d'euros. Rappelons qu'en 2012, 10% des Français se sont acquittés de 70% de la facture l'IR. II est peu probable que la pression fiscale sur cette population se relâche avec le cadeau fiscal à 2 milliards que dévoilera lundi François Hollande pour 2016.  »
Bien vu. Il n’est pas prévu en effet que la pression fiscale se relâche pour cette partie de la population. Qui aura fortement contribué à l’effort national.
Le Parisien Libéral apporte une autre précision, rappelé par BFM Business. « 300 000 foyers fiscaux paient 30% de l’impôt sur le revenu ». Concentration de l’impôt sur une petite catégorie. Sur les 36,5 millions de foyers fiscaux, c’est peu. Il est tristement intéressant aussi cet article du Parisien Libéral, qui montre la concentration de l’impôt. Plus de la moitié des foyers fiscaux qui ne paient pas l’impôt sur le revenu, et un effort toujours plus concentré sur les mêmes.
Une imposition punitive, qui devient injuste, et que je trouve personnellement de moins en moins supportable. Un sentiment que l’impôt devient une punition celui qui travaille, qui gagne normalement et honnêtement sa vie. Certains parlaient de ras-le-bol fiscal. Quand on a été dans le viseur durant ce mandat, ce ras-le-bol est très fort. Cadre moyen, salarié, marié à une femme qui travaille et gagne aussi normalement sa vie, père de deux enfants. J’aurais été ciblé de tous les côtés. Quotient familial, allocations familiales, impôts sur le revenu, impôts locaux (en plus je suis propriétaire de ma maison)… Ciblé, et en plus insulté par une gauche qui considère que je fais partis des privilégiés, et qu’il faudrait que je paie encore plus. Non sans donner des leçons de solidarité. Etre solidaire avec l’argent des autres, c’est tellement plus facile…
Et j’entends qu’en plus de donner des leçons de solidarité, on parle de baisser (ou de supprimer) encore les impôts pour certains, pour faire reposer encore un peu plus l’effort sur les épaules d’autres. Nausée...
« Exonérer des français de la fiscalité directe ne va pas dans le bon sens. Contribuer à l'impôt est une responsabilité citoyenne » estime Alain Juppé. Je partage son avis. Baisser (ou supprimer) les impôts pour certains en augmentant la pression fiscale sur ceux qui paient déjà fortement l’impôt est dangereux, et moralement contestable. Cela détruit justement toute « responsabilité citoyenne ». Comme dit plus haut, celui qui bénéficie de la solidarité nationale crache sur le salopard qui travaille et gagne sa vie. Et celui qui gagne sa vie ne supporte plus de « payer pour les autres », de contribuer à une solidarité nationale qui devient punitive est insupportable.
Hier je payais la crèche de bébé2 et les tickets de cantine de bébé Faucon. Plein pot. Pour que des familles plus modestes ne les paient pas, ou beaucoup moins cher. Ce que je trouvais hier naturel commence à me devenir de moins en moins supportable… Et je trouve ça dommage de trouver ça de moins en moins supportable… Et de toutes manières je n’ai pas le choix. Je vais payer. Je ne suis de toutes manières pas assez riches (ni peut être courageux ?) pour partir à l’étranger comme d’autres. Et j’écris ça sans plaisanter ou délirer. J’ai appris cet été qu’une amie proche quittait la France avec sa famille, pour aller travailler au Canada. En début d’année, c’était un ami qui partait pour aller travailler en Angleterre avec sa femme et son gosse. 
Sinon, les impôts locaux ne vont pas tarder à arriver. Mais il faut faire des efforts, être solidaire. Continuons… Et retournons au boulot.

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