

La Chine, propulsée par ses exportations délivre au monde occidental des messages idylliques sur ses données macro-économiques. Pendant plus de dix ans les marchés ont avalé des chiffres exceptionnels, toujours très proches des données gouvernementales et obtenus avec une célérité qui fait pâlir nos instituts de statistiques économiques.
Tous s’accordent à douter du bien-fondé de ces valeurs mais personne ne les conteste. Il faut dire que cela arrange tout le monde à commencer par les occidentaux. Puis arrive le deuxième volet de la poussée d’influence chinoise. Après la bataille économique, la bataille financière. L’accumulation considérable de réserves de changes donne à ce pays un poids considérable dans le refinancement des Etats dispendieux. Et la liste est longue… l’influence économique n’est rien sans la domination de la monnaie banque centrale du monde !
La chasse au statut du dollar souverain va favoriser la crise que connaît actuellement la Chine. Son influence sur les devises d’échanges internationaux est minime. Pour en faire une vraie monnaie d’échange internationale, il faut la convertibilité du RMB et en faire une monnaie forte. Faire le choix d’une monnaie forte, c’est favoriser la compétitivité des entreprises et stimuler la R&D car la perte de compétitivité via le change doit être combattu par l’innovation et la production de biens à haute valeur ajoutée.
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Et l’Europe dans tout cela ? Quelles conséquences pour elle. C’est peut être une chance unique de rebâtir des économies plus compétitives, plus diversifiées en se réappropriant des secteurs auparavant délaissés et jouer la carte des nouvelles technologies sur des secteurs plus traditionnels : automobile, construction, textile, confection, transport etc… sans pour autant abandonner les services liés aux technologies de l’information, au développement durable ou à la thématique du réchauffement climatique.
Tous les pays qui ont fait le choix de la « facilité » en paient le prix un jour ou l’autre :
- le Canada avec Steve Harpers qui a voulu faire de son pays la 3° puissance pétrolière au monde quand le baril coûtait 110$ le baril.
- Le Brésil qui a fait le choix de l’exploitation des matières premières agricoles et énergétiques quand les matières premières allaient de records en records (2006).
- La Grande Bretagne avec le secteur financier et immobilier largement plébiscité avant la crise des subprimes etc …
La fenêtre de tir est en réalité un prétexte voir un catalyseur pour remotiver les économies avancées à ne pas concentrer leurs équilibres sur quelques secteurs jugés rentables à l’instant « t » mais dangereux pour notre avenir. Les vents nous sont favorables, à nous de hisser la grand-voile !
A propos de l'auteur : Daniel Gerino est économiste et président et directeur de la gestion de Carlton Sélection.