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Elections en Afrique : il y a deux cas

Publié le 10 septembre 2015 par Gaylussac

Quand un certain chef d’État du continent voit poindre la date des échéances électorales, il y a toujours deux cas*: soit la Constitution autorise de briguer un nombre illimité de mandats consécutifs soit elle fixe le nombre de mandats à deux.

Son excellence Paul Biya, président à vie du Cameroun Crédit phot: wikipédia.org

Paul Biya, président à vie du Cameroun
Crédit phot: wikipédia.org

Dans l’hypothèse de mandats illimités, le chef d’État est sauvé. La seconde hypothèse donne lieu à deux cas : ou bien le président sortant vient de terminer son premier bail ou bien il en est à son deuxième.
S’il lui reste un autre bail ce qu’il est sauvé. S’il ne lui en reste pas, deux cas s’offrent à lui : soit il peut modifier la Constitution soit il ne peut pas.

La loi fondamentale autorise-t-elle à passer outre la limitation des mandats ? Donc il est sauvé. Sinon il y a deux cas: ou il modifie quand même cette fichue Constitution en invoquant la crainte d’un naufrage du navire qu’il pilote. Ou alors il décide de jouer la montre.

Son excellence Dénis Sassou Nguessou du Congo-Brazza pense que sa constitution est lavable et biodégradable. Crédit photo: wikimédias.org

Denis Sassou Nguessou du Congo-Brazza pense que sa constitution est lavable et biodégradable.
Crédit photo: wikimédias.org

Vient-il de s’autoriser un coup d’État constitutionnel ? Croyez-moi il est sauvé. Si jamais il est trop malin pour malin pour emprunter cette voie, on a deux cas : ou il convoque un référendum pour s’octroyer un surbail dans le but d’achever ses nombreux chantiers. Ou il envoie ses affidés dire à la cour constitutionnel qu’il n’y a pas d’argent pour convoquer le corps électoral.

Comme on peut s’en douter, le surbail est une bouée de sauvetage sans pareil. Mais l’invocation du manque d’argent pour refuser l’organisation du scrutin entraîne deux cas: soit le chef d’État convoque un dialogue soit il suspend la Constitution et décrète la loi martiale.

Son excellence Joseph Kabila du Congo-Kinshasa trouve que le dialogue a une saveur particulière.

Joseph Kabila du Congo-Kinshasa trouve que le dialogue a une saveur particulière. Crédit photo: wikipédia.com

Le dialogue permettant au locataire du palais présidentiel de faire adopter l’idée d’un gouvernement de transition, le trône est sauvé. Mais la suspension de la loi fondamentale ouvre la voie à deux éventualités: la première est celle d’une décision de l’armée de se ranger derrière son commandant en chef. La seconde est celle du refus de l’armée d’appliquer cette politique du pire.

Nul doute qu’il vaut mieux avoir l’armée avec soi en pareille circonstance car il en va de la pérennité du régime. Son refus engendre un coup d’État. Ce qui nous donne deux cas : soit la France envoie un hélicoptère exfiltrer son boy scout, soit elle ne fait rien.

Bien sûr quand on réussit à se faire exfiltrer on est sauvé. Sinon on a droit à la prison ou à une place de choix au cimetière.

(*) : Inspiré d’un spectacle de l’humoriste ivoirien Agalawal


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