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Creuser le bassin ou voir mourir le Grand Pavois

Publié le 12 septembre 2015 par Blanchemanche
#GrandPavois #LaRochelle
Publié le 12/09/2015 par  Philippe Baroux

Rencontre entre le président du salon et le maire, lundi. Le creusement du bassin du Lazaret sera au centre du débat. Il y a urgence, selon Alain Pochon.

Creuser le bassin ou voir mourir le Grand PavoisEn raison d’une profondeur insuffisante, les grandes marques présentent des voiliers aux quilles raccourcies, afin qu’ils puissent approcher des pontons.© ARCHIVES PASCAL COUILLAUD
PHILIPPE BAROUXLundi en début d'après-midi, Alain Pochon a rendez-vous avec Jean-François Fountaine. Il n'y a rien d'illogique à ce que, à la veille du Grand Pavois, le président de l'association organisatrice rencontre l'élu qui, il y a encore deux ans, présidait aux destinées du chantier nautique Fountaine-Pajot. Mais au-delà d'un point formel, un sujet bien plus précis va occuper les deux hommes : le déroctage, autrement dit le creusement du bassin du Lazaret, là où le Grand Pavois organise la partie à flot de son exposition.Car le salon manque d'eau, ce qui n'est pas le moindre des paradoxes pour une expo qui tire son identité à flot. Deux éléments concourent au problème. D'une part, l'évolution des bateaux ces dernières années, et tout particulièrement des monocoques dont les quilles s'étirent et augmentent le tirant d'eau. « Pour gagner en confort, limiter la gîte de ces unités, la tendance est à l'augmentation de la taille de ces quilles », qui lestent les navires, explique Alain Pochon.Jouer avec la maréeCes voiliers ont donc besoin de davantage de profondeur d'eau dans le bassin pour accoster au ponton. Le deuxième écueil est justement relié à cette bathymétrie. « En certains points du Lazaret, la profondeur annoncée sur le papier n'est pas atteinte uniformément », dit Alain Pochon. 80 % des bateaux présentés à La Rochelle mesurent entre 7,5 et 12 mètres. Le problème est donc moins lié à la taille des voiliers qu'à l'évolution du dessin de leurs quilles. « La situation n'est pas nouvelle. Du temps de Maxime Bono, nous avions déjà engagé les discussions. » Pour pallier le problème qui, suivant le cycle des marées s'offrait avec plus d'acuité tous les trois ou quatre ans, le salon a modifié ses dates. Pour caler chacune de ses éditions sur les coefficients de marées les moins pénalisants. Mais avec l'évolution de la flottille, cet ajustement devient insuffisant. D'où la sensibilité du sujet.Hier, Alain Pochon annonçait un salon 2016 entre le 28 septembre et le 3 octobre. Rarement le Grand Pavois a été organisé si loin dans l'arrière-saison, et si près des risques de dégradations météorologiques. En conférence de presse, Alain Pochon a dit vouloir être positif sur ce choix. « Cela nous permettra de ne pas être frontaux avec le salon de Cannes, du 6 au 11 septembre. Et de nous décaler par rapport à notre concurrent, le salon de Southampton, qui se déroulera du 16 au 25 septembre. Nous aurons ça comme l'opportunité d'accueillir davantage de chantiers d'Europe du nord », martelait-il en conclusion de sa présentation de la 43e édition qui ouvre ses portes mercredi.La pression des clientsUn décalage de date énoncé avec tant d'insistance que l'on y a entendu aussi toute la frustration du président du salon de n'avoir pas vu la convention signée l'hiver dernier entre l'association Grand pavois, la Ville et la Communauté d'agglomération de La Rochelle, produire plus rapidement ses effets. Le contrat (d'une durée de six ans avec point à mi-parcours) pose le creusement parmi les engagements. Alain Pochon ne dit pas que la collectivité reste immobile. Il sait que des études ont été confiées au cabinet d'ingénierie maritime Créocéan. Et que les conclusions ont été rendues cet été. Trois scénarios et leurs coûts auraient ainsi été formulés.Mais l'homme est pressé. Or les procédures administratives qui préfigurent de telles opérations maritimes sont longues. Et risquées au plan contentieux, on l'a vu avec les travaux d'extension du port des Minimes.Or, sur l'autre versant de sa réflexion, le président désigne les chantiers nautiques, les clients du Grand Pavois qui pourraient bien s'impatienter. « Jusqu'ici, ils se sont adaptés. Une année, ils ont accepté d'être déplacés vers l'extrémité de l'exposition, là où le bassin est plus profond. Sinon, ils présentent à La Rochelle des voiliers aux quilles raccourcies. Ça ne durera pas. Un jour ils nous diront qu'ils viennent avec moins de bateaux… »http://www.sudouest.fr/2015/09/12/creuser-le-bassin-ou-voir-mourir-le-grand-pavois-2122030-1391.php

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