Cette étude complexe qui a soumis des nourrissons âgés de 5 puis de 8 mois à une série de stimuli visuels, sonores, tactiles, et autres pour l’apprentissage de courtes séquences de lettres (et de sons) montre la limite de la capacité d’apprentissage des tout-petits. Des conclusions présentées dans la revue Developmental Science qui montrent l’importance au jeune âge de la congruence et de la cohérence de plusieurs stimuli pour la réussite de l’apprentissage.
De nombreux éducateurs et parents pensent que la stimulation multi-sensorielle durant la petite enfance favorise l’apprentissage cependant, cette étude menée sur des nourrissons, montre, via suivi de leurs mouvements oculaires, que cela n’est pas toujours vrai.
Cohérence et congruence, sont les 2 conditions d’apprentissage au petit âge par stimulation multi-sensorielle : à 8 à 10 mois, les nourrissons sont capables d’apprendre des séquences basiques abstraites, de type ABA ou AAB mais seulement lorsque les stimuli visuels et audio sont congruents ou systématiquement associés. Le contre-exemple apporté par les auteurs ? L’association d’un visage souriant avec un son de pleurs, entraîne la confusion chez les nourrissons et l’échec de l’apprentissage.
Ainsi, plus n’est pas forcément mieux. Recourir à plusieurs stimuli pour accélérer l’apprentissage chez le petit enfant ne garantit pas le succès de cet apprentissage. Rester cohérent aux niveaux des correspondances visuelles, sonores et tactiles est la clé pour aider nos petits à mieux apprendre, commente le Dr Chia-huei Tseng, auteur principal de l’étude, qui définit ce principe comme » la congruence relationnelle de l’information audio-visuelle « . Enfin, » L’apprentissage doit correspondre à la nature de chacun « , conclut l’auteur.
Source: Developmental Science 17 AUG 2015 DOI: 10.1111/desc.12319 Bimodal emotion congruency is critical to preverbal infants’ abstract rule learning
Plus de 50 étudessur le développement de l’Enfant