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Chroniques de l’ordinaire bordelais. Épisode 156

Publié le 13 septembre 2015 par Antropologia

Rentrée littéraire

Voici environ 6 mois, j’ai trouvé des livres posés près d’une poubelle à Biarritz. Les livres font partie de ces objets que beaucoup jettent comme à regret (vêtements, chaussures…) et offrent secrètement à la récupération : on pose à côté ou sur le container.

J’en ai lu un d’un trait, étonnée d’ignorer tout de ce que le 4ème de couverture présentait comme un best-seller mondial (il y a un demi-siècle). Une rapide recherche internet m’apprit que l’auteure n’avait pas écrit d’autres romans, arguant qu’elle avait écrit un chef d’œuvre et ne pourrait plus jamais  faire mieux. La paralysie du succès. Peut-être était-ce une légende mais j’entrepris de la diffuser.

Je prêtai le livre à Sylvie qui partait en vacances à Montpellier, où sa sœur le lut aussi. Son beau-frère dut le racheter comme le livre revenait à Pau. Puis il vint à Bordeaux, où Odile en profita avant de rentrer pour une lecture de ma mère…

Le destin de cet exemplaire fabrique un nouveau récit, chaque lecture justifie un peu plus le sauvetage et rend hommage au fond à celui qui s’en est débarrassé. Le livre est animé d’une vie, il n’est plus simple objet matériel d’encre et de papier.

Comme je racontais l’histoire à mon amie Annie du Jardin des lettres (librairie d’Andernos) elle m’apprit que l’auteure de Il ne faut pas tuer l’oiseau-moqueur, Harper Lee, sortait à titre posthume (avec l’accord de sa sœur) un second roman en octobre. Evidemment, le soupçon commercial de l’opération rompt avec la poésie de mon histoire… Hier, j’ai noté la réapparition du premier livre sur la table d’une grande librairie – (trop) commerciale d’ailleurs – de Bordeaux.

Colette Milhé



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