Des petits séismes bien de chez nous

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Un géologue rochelais sort un livre sur les séismes en Aunis et Saintonge.

Christian Moreau s'interroge sur la solidité de certains bâtiments des Minimes face à un éventuel séisme, même de faible intensité. PHOTO XAVIER LÉOTY© PHOTO LEOTY XAVIER
Le risque sismique existe dans le département. Même s'il reste modéré. La Charente-Maritime se trouve même en quatrième position après les Pyrénées, les Alpes et l'Alsace en matière de tremblements de terre. Géologue qui a participé à la mise en place de l'antenne rochelaise du réseau national de surveillance sismique, Christian Moreau vient de publier un livre (1) qui fait le point sur les séismes et tempêtes depuis le Moyen Âge. « À la Faculté de sciences, nous avions travaillé avec mes étudiants sur l'historique des tremblements de terre. Mais ces travaux étaient restés confidentiels. Après Xynthia, j'ai pensé qu'il était opportun de les rendre publics, explique l'auteur. Certes Xynthia était une tempête mais un séisme peut aussi provoquer un tsunami ».Le marais des Minimes
Même si on en a peu parlé parce qu'il y eut peu de conséquences, c'est ce qui s'est passé lors du tremblement de terre du 7 septembre 1972 au large de l'île d'Oléron. Il y a eu une surcote d'un mètre sur la marée haute suivante. Heureusement sans autres dégâts que ceux provoqués par la secousse.Pour Christian Moreau, la date du 7 septembre 1972 reste la référence : « 5,8 sur l'échelle de Richter. Pas énorme mais cela ne veut pas dire grand chose. Le séisme du 11 mai 2011 à Lorca en Espagne n'était que de 5,1 et il a fait douze morts. Tout dépend donc du type de constructions ».À cet égard, les nouvelles normes parasismiques imposées depuis cette année aux bâtiments de la région semblent convenir à Christian Moreau. « Il en faut un minimum. Même si l'on est moins exposé qu'au Japon ou en Californie, même s'il n'y a pas eu de victime dans l'île d'Oléron en 1972, on ne sait pas comment réagirait aujourd'hui un quartier comme les Minimes édifié sur des marais avec un séisme de même intensité. C'est un sol mou et, si j'ai pu constater que le cinéma CGR avait été remarquablement construit, je ne suis pas sûr du tout que les autres bâtiments, publics ou privés, en soient de même. Je pense notamment à la faculté des sciences où j'ai travaillé pendant des années ».Pas de danger majeur
Le géologue rochelais ne se veut pourtant pas alarmiste. « Si j'ai fait ce livre, c'est aussi pour rassurer les habitants de Charente-Maritime. Il n'y a pas de danger majeur ici. Mais le mieux, c'est d'expliquer les phénomènes pour que tout le monde les comprenne bien : il y a deux failles sismiques dans le département, l'une qui part de Cozes et monte jusqu'au large d'Oléron, l'autre, parallèle de La Rochelle à l'île de Ré. Le contexte général des continents, c'est l'Afrique qui pousse vers l'Eurasie. Quand il y a une accumulation de contraintes, cela crée une faille dynamique, c'est-à-dire un séisme. La chance que l'on a dans le département, c'est qu'il y a de grandes périodes de relaxation pour les roches ». Date du prochain coup de semonce de la faille Oléronnaise ? « On aimerait bien le savoir. Prévenir c'est l'objet de toutes les études actuellement menées. À cet égard, les travaux des Japonais particulièrement concernés devraient faire faire un grand pas. La cyclicité logique d'un tel événement serait d'environ 25 ans. Or le gros séisme d'Oléron, c'était il y a 39 ans ».(1) - « Séismes et tempêtes associées en Aunis et Saintonge », par Christian Moreau, édition Les Indes Savantes-Rivage des Xantons, 21 euros.
Publié le 21/08/2011 par THOMAS BROSSEThttp://www.sudouest.fr/2011/08/21/des-petits-seismes-bien-de-chez-nous-479214-1391.php