Nos hommes, nos pauvres hommes, sont sous l'emprise de la dictature des canapés. Quoiqu'ils fassent, si fort qu'ils luttent, ils finissent toujours par s'y endormir. Rien n'y fait, on ne lutte pas contre un canapé, c'est bien connu: les canapés ont une force de conviction qu'aucune femme au monde ne peut battre. Sans rien dire, sans parler, les canapés arrivent à leur fin, insidieusement, et gardent nos hommes bien au chaud tandis que nos lits restent vides. "Avance au lit je te rejoins" , "Je finis l'épisode et j'arrive", "T'inquiète, ce soir je me couche tôt", "je fais un dernier tour de zapping et j'arrive".... Malheureusement, toutes ces phrases ne restent que vaines paroles, et nous femmes le savons au moment même où elles sont prononcées, mais nous avons évidemment toujours l'espoir qu'effectivement nous gagnerons une bataille sur le canapé, puisque nous savons que nous ne gagnerons pas la guerre. Reste comme maigre compensation de nos lits vides le visage déconfit et rouge de nos hommes au petit matin, sous notre regard parfois inquisiteur, souvent désabusé, tous gênés d'avoir encore une fois failli à leur promesse de nous rejoindre. Et leur excuses, trop mimi: "je suis désolée, je me suis écrasé, je n'ai rien vu venir", "mon dernier souvenir c'est le début de l'Equipe du dimanche puis plus rien", "Pardon, je te promet, demain je viens direct me coucher avec toi".... Mais oui, bien sûr .... c'est sans compter sur l'esprit malin qui habite nos canapés^^. Allez, sans rancune, on sait que les canapés, c'est plus fort que vous;)
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