Entre la commune de Ste Sève, près de Morlaix, et le Burkina Faso, c'est une histoire qui dure depuis fort longtemps... En l'espace de 20 ans, une grande chaîne de la solidarité a permis de venir en aide aux 800 habitants du village de Pelcia.
Une causerie était organisée, jeudi 17 septembre, avec Michel Zongo (en photo), un des acteurs de ce partenariat de longue date. Elle a pris une tournure un peu particulière, au vu de l'actualité se déroulant à plus de 4000 kms de la Bretagne...
Une école construite par des Bretons
« La correspondance entre les écoles de Pelcia et de Ste Sève a débuté en 1996 » se souvient Michel Zongo. A l'époque, il était le directeur de l'établissement burkinabé. « On a diversifié les actions pour atteindre l'autosuffisance alimentaire. Sans ce partenariat, rien n'aurait été possible » assure celui qui aujourd'hui est venu une nouvelle fois à la rencontre des correspondants bretons, devenus des amis. Ils ont d'ailleurs créé en 2003 l'association « Solidarité Pays de Pelcia ».
« C'est grâce à eux que le village dispose d'une nouvelle école. Elle a été construite par des Bretons ! ». Durant une heure, face à une quarantaine de personnes, Michel Zongo a évoqué son histoire, le quotidien des habitants de Pelcia mais aussi son pays.
« C'est un gâchis »
A l'évocation du coup d'Etat perpétré jeudi par les militaires et anciens partisans du président Compaoré, il ne peut cacher une certaine émotion. « C'est un gâchis. Le problème africain, c'est un éternel retour en arrière ». Le général Diendéré s’est imposé par les armes, trois semaines avant l'élection présidentielle qui devait se tenir le 11 octobre prochain.
Président d'une commission électorale, et également responsable d'une section du Gerddes permettant à la société civile de s'exprimer, Michel Zongo se veut toutefois optimiste. « Je garde confiance en mon pays, car je connais mes frères qui sont là-bas... Le peuple ne vas pas accepter qu'on lui retire sa victoire d'octobre 2014 ». Arrivé en France en juillet dernier, Michel Zongo a prévu de rentrer ce dimanche. Car il lui est difficile d'être loin du Burkina Faso dans un tel moment. « Il ne faut pas permettre aux militaires de déstabiliser un pays qui avait bien amorcé sa démocratie ».