Titre: T1 Ma Folle Jeunesse Auteurs : PirateSourcil (dessin et scénario) et Frédéric Molas (scénario) Editeur : Hugo & Cie Année : 2015 Pages : 48
Résumé : JoueurDuGrenier nous entraîne dans la folle jeunesse du joueur du grenier - moins connu sous le nom de Frédéric Molas - à cette époque bénie où il a découvert le jeu vidéo, une passion qui n'allait plus le lâcher puisqu'il en fait même des émissions youtube aujourd'hui L'occasion de découvrir ses déboires, sa mère, son sale caractère et quelques amis d'enfance, Séb, Usul et d'autres joyeux lurons – inspirés de ces mêmes youtubeurs reconnus aujourd'hui - pour une salve de gags. Mon avis : A mon goût, du pour et du moins pour. La BD se présente sous la forme de gags d'une à deux planches. Des gags qui se jouent à plusieurs niveaux. Un niveau simple d'humour de situation, reposant sur des quiproquos et des incompréhensions, qui étonne et fait rire à la première lecture mais fonctionne moins bien à la seconde. Et un second niveau avec plus de non-sens et d'absurde, en utilisant les anachronismes dans les dialogues et en créant des héros qui, parfois, ont conscience de n'être que des héros de papiers. Une farce qui fonctionne bien et qu'on peut redécouvrir avec plaisir lors de relectures ultérieures. Cet humour absurde renvoie vraiment à l'univers que le Joueur du Grenier a mis en place sur sa chaîne Youtube – enfin, c'est l'impression que j'ai -. Une salve d'émissions où il démonte avec humour et énervement – ou l'inverse - les rouages des jeux vidéos les plus mauvais qu'il ait connus ! Et avec le temps, il a élargi son thème de prédilection. Bref, une chaîne Youtube à suivre absolument, si vous êtes friand du concept ! Allez donc faire un tour sur son site . Quant à l'humour absurde, il marche d'autant mieux avec le concept de la BD, le retour en arrière pour partager la jeunesse de « Petit Grenier » ! En effet, à l'époque, la Game Boy vient de sortir, le portable – téléphone, hein - est une vue (pas si lointaine) de l'esprit, le jeu vidéo se résume presque à Tetris et Space Invader et du coup, le contraste entre notre époque et cette époque donne de savoureuse répliques à l'image de « C'est pas de ma faute si les SMS existent pas encore » ! Les gags défilent et nécessitent donc toute votre attention ! En plus, la BD se termine sur un cliffhanger de folie, qui trouvera son aboutissement dans le tome deux ! Rassurez-vous, à l'heure où j'écris ces lignes et où blanchit la verte campagne, le tome quatre va bientôt sortir. Donc, les plus impatients pourront déjà se ruer sur le tome deux, voire enchaîner avec le trois et le quatre. Notons que les auteurs nous gratifient à la fin d'un carnet du lecteur où ils consignent certains retours, questions et dessins des fans. Là, je m'interroge : s'agit-il d'une auto-dérision des deux auteurs ou d'un vrai panel de retours de lecteurs ? Faute de réponse à cette question, je vais quand même donner mon ressenti. Le doute qui plane repose sur les dessins envoyés par les fans, de styles variés, il n'y a là-dessus pas de raison de douter et l'idée est très sympa, pour le coup. Par contre, ce sont les commentaires enjoués, dithyrambiques dans la lignée de « c'est une excellente idée que vous avez eue ». Comme s'il fallait rassurer le lecteur sur ce point. Je trouve cela dommage et c'est là que m'est venu l'idée que c'était sans doute de l'auto-dérision plus que de l'auto-congratulation. L'humour est encore là, dans les réponses des auteurs à certains de ces commentaires mais c'est assez étrange. De même, certains gags sont assez prévisibles comme « le Jacuzzi », alors que d'autres vous prennent totalement par surprise, comme « Jurassic ». Un gros clin d'œil pour le personnage de la Mère de « Petit Grenier » qui maitrise l'art de la chute ! En plus, sa faculté à ne jamais montrer son visage me rappelle mon petit Zéda... Pour les dessins, C'est PirateSourcil qui s'y colle. Si vous ne connaissez pas PirateSourcil, vous pouvez réparer cette erreur et aller faire un tour sur son blog ! Un exemple de gag ! Dessin cartoon assez simple en apparence, dans l'air du temps, pourrais-je dire, en tout cas pour le style qu'il choisit pour cette BD. Pas de grosse originalité, l'idée devant être de ne pas aller à l'encontre de l'œil des lecteurs. Ces personnages sont assez expressifs, et si vous connaissez la flopée de Youtubers qui traînent sur ces pages, vous serez souriant devant leurs avatars de jeunesse imaginés par PirateSourcil. Les couleurs ont des teintes légères, presque pastels. Les décors sont clairs, présents sans être envahissants, et le cadrage permet de garder des gags lisibles, quelque soit les situations. On n'est jamais perdu et du coup, on en reste d'autant plus dans la lecture et le rire. J'ai beaucoup apprécié – j'ai même préféré - les gags avec une chute purement visuelle. Malheureusement, je trouve parfois que l'espace réservé à la chute en bas de page dans un dessin étouffé et petit peut se révéler gênant pour la lecture. Ce qui m'amène à parler du découpage de cette BD. Bon, gag d'une à deux pages, vous aviez saisi. Le découpage des planches est en deux à cinq bandes de une à trois cases. Le dessin étant assez simple et peu dense, même sur les pages chargées de quatre bandes, on peut lire très facilement l'action et suivre le rythme du gag. En effet, PirateSourcil se sert de ce découpage pour prendre le temps sur des planches découpées d'accélérer le rythme et de faire des ellipses impressionnantes sur les gags de quelques cases, finissant sur un grand dessin. Ce sont surtout les pages de cinq bandes qui, souvent, offrent ce dessin tassé et petit de bas de page, dommage, car il constitue souvent une chute visuelle drôle – je sais, je me répète - . Le gag aurait-il mieux rendu visuellement si les quatre bandes avaient été plus tassées, laissant plus d'espace à la cinquième ou s'il avait été dessiné en quatre bandes au lieu de cinq ? Je ne me prononcerais pas là-dessus, ignorant quelles raisons ont poussé les auteurs à faire ces choix. Le style de dessin simple - attention, quand je dis simple, ne lisez pas facile, pour moi, il s'agit de deux choses différentes, il peut être très difficile de faire simple - , fait en sorte que d'immenses dessins pleine page ne sont pas forcément nécessaires pour donner une puissance à la chute ou à l'action. Et PirateSourcil l'a bien compris ! Il nous offre parfois quelques dessins demi-pages amplement suffisant pour rire. Certaines cases s'étalent sur trois-quarts de page mais offre à ce moment-là une lecture diagonale, par exemple dans « Tortue », renforçant le gag. Enfin, voilà ce que je voulais vous dire sur cette BD. Le pour et le moins pour. Je m'attendais peut-être à un style de dessin plus tranché, vu l'humour du Joueur du Grenier. En tout cas, Si vous avez grandi dans les mêmes années que le Petit Grenier, vous aurez sans doute partagé les mêmes loisirs et il y a des références et des situations que vous retrouverez avec plaisir dans cette BD qui ne se veut que... simple loisir ! Zéda rencontre « Petit Grenier » ! David