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Grèce: à gauche, des lectures à géométrie variable de la victoire de Tsipras

Publié le 22 septembre 2015 par Blanchemanche
#AlexisTsipras #Syriza #Grèce


Par AFP — 


En France comme en Europe, la gauche livre une lecture à géométrie variable de la réélection d’Alexis Tsipras en Grèce, entre les socio-démocrates qui saluent sa conversion au réalisme, et les anti-libéraux affirmant que Syriza reste un allié contre l’austérité.Les Grecs ont-ils validé «la politique de réformes et d’austérité», que le jeune Premier ministre a dû accepter sous la contrainte à Bruxelles le 13 juillet, comme l’affirme le quotidien Le Monde en manchette dans son édition de mardi ? Ou bien la troisième victoire électorale de Tsipras en huit mois représente-t-elle «un encouragement à renforcer la gauche anti-libérale en Europe», comme titre mardi l’Humanité, le journal proche du PCF ?Loin d’être théorique, le débat est à gauche l’une des principales lignes de fracture voire un obstacle de fond à l’unité, à la «maison commune»...réclamée ces derniers jours par l’exécutif et le Parti socialiste en France face à la menace du Front national.Le président du Parlement européen, le social-démocrate rhénan Martin Schulz, qui envisageait avant l’accord du 13 juillet «la fin de Syriza» et «un gouvernement de technocrates», a appelé deux fois dimanche soir Alexis Tsipras, pour le féliciter, puis pour s’étonner qu’il reconduise son alliance avec les souverainistes de droite d’ANEL faute de majorité absolue.«Si Alexis Tsipras veut rejoindre la famille sociale-démocrate, à laquelle idéologiquement il appartient, bienvenue», a expliqué lundi matin sur France Inter M. Schulz, enjoignant le nouveau gouvernement grec à mettre en oeuvre des réformes (lutte contre le clientélisme...) afin d’attirer des investisseurs étrangers en Grèce.La victoire de Syriza fait «plaisir» au Premier ministre Manuel Valls, réformiste convaincu, qui y voit la victoire de «ceux qui assument leurs responsabilités» sur ceux «qui nient la réalité». Une allusion directe aux composantes du Front de gauche qui ont reçu il y a dix jours à la Fête de l’Humanité l’ex-ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, en quête d’une alternative au nouveau plan de rigueur imposé à la Grèce.François Hollande a, lui, annoncé dès dimanche soir qu’il se rendrait en Grèce prochainement. Le président a aussi vu dans la réélection de M. Tsipras «un message important pour la gauche européenne qui, avec ce résultat, confirme que son avenir se trouve dans l’affirmation de valeurs de progrès, de croissance mais aussi de réalisme».- «Comme la corde soutient le pendu» -«Depuis dimanche, François Hollande détourne le message des Grecs», tempête le secrétaire national du PCF Pierre Laurent, l’un des seuls soutiens européens présents à Athènes vendredi soir pour le dernier meeting d’Alexis Tsipras, avec le leader anti-libéral espagnol Pablo Iglesias (Podemos).François Hollande «fait mine de croire que l’accord qu’il a contribué à imposer aux Grecs cet été est désormais accepté, voire souhaité par Alexis Tsipras», poursuit M. Laurent, président du Parti de la gauche européenne. «François Hollande continue donc de soutenir Alexis Tsipras comme la corde soutient le pendu».Autre composante du Front de gauche, le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon reste à l’heure des amours déçus pour «Alexis»: «Le succès obtenu malgré tout par Tsipras prouve à quel point il bénéficiait d’une assise populaire pour une rupture. Avoir accepté le mémorandum (ndr: du 13 juillet) reste donc un gâchis», analyse Eric Coquerel, un proche de M. Mélenchon.Bon gré, mal gré, l’ex-candidat du Front de gauche à la présidentielle s’est rallié à l’analyse du leader espagnol de Podemos: il faut continuer de soutenir le soldat Tsipras, qui a perdu «une bataille mais pas la guerre» contre l’austérité, en attendant qu’il trouve d’autres alliés en Europe.Dimanche, Pablo Iglesias, lui-même candidat aux élections générales, a relayé sur son compte Twitter le message d’un de ses proches: «Nouvelle victoire pour Syriza. Le peuple grec persiste et signe: sa dignité vaut plus que milles chantages. Félicitations».En Grande-Bretagne, le nouveau président du Parti travailliste, le très à gauche Jérémy Corbyn, n’a pas réagi à la victoire de Syriza, même si la «gauche radicale» le compte au rang de ses alliés.AFPhttp://www.liberation.fr/monde/2015/09/22/grece-a-gauche-des-lectures-a-geometrie-variable-de-la-victoire-de-tsipras_1388136

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