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Critiques Séries : 1992. Saison 1. BILAN (Italie).

Publié le 27 septembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

1992 // Saison 1. 8 épisodes.
BILAN


Les italiens peuvent eux aussi faire de bonnes séries historiques comme le démontre 1992, nous plongeant comme le titre l’indique en 1992, lors de l’opération « Mains Propres ». Créée par Alessandro Fabbi (Le garçon invisible), Ludovica Rampoldi (Gomorra, Le garçon invisible) et Stefano Sardo (Le garçon invisible), 1992 est une série assez passionnante qui nous plonge au coeur de la corruption politique, de ses conséquences et des conséquences des actes contre cette corruption. Dans 1992, il y a une phrase qui m’a frappé « En Italie, il n’y a pas de business sans politique ». En somme, la politique et le business sont étroitement liés et notamment la corruption. Il est aussi très intéressant de voir comment l’opération Mains Propres a permis la montée en puissance de Silvio Berlusconi et lui aura permis d’être chef d’Etat plus tard. C’est une série intelligente qui démontre au travers de tous les points de vue (la presse, les industriels, les politiques, etc.) ce que chacun pense de ce qui se passe. Il y a des tas de mystères dans cette série mais justement, l’opération Mains Propres n’est pas le plus grand des mystères. Ce qu’il y a de plus intéressant c’est peut-être ce qui colle d’un peu plus près à la politique et la façon dont les médias gèrent toute l’histoire politique. Rapidement, on découvre les ambitions de Berlusconi et la façon dont ce dernier a réussi à se faire un chemin au delà de la corruption.

Milan, février 1992. Pour mettre fin à la corruption généralisée entre les hommes politiques locaux et les chefs d’entreprises en quête de nouveaux marchés, le procureur de la ville lance l’opération "Mains Propres". La mise en cause de Michele Mainaghi, un magnat du secteur médical, aura alors des répercussions sans précédents...

La montée en puissance de la Ligue du Nord se fait petit à petit et la série nous démontrer que justement tout se fait petit à petit dans cette série. 1992 est une grande année pour les italiens, une année où beaucoup de choses ont changé. C’est une période teintée d’espoir pour les italiens, qui ont permis aux habitants de penser à un avenir plus radieux pour eux. Mais l’on sait très bien ce qui s’est passé par la suite étant donné que 1992 se rapproche de la réalité. Au travers de plusieurs personnages, la série développe petit à petit la désillusion. Tout le monde pensait que l’Italie allait enfin sortir d’un enfer, d’une crise née après la Seconde Guerre Mondiale mais les choses vont petit à petit se montrer plus compliquées. On remarque que 1992 ne cherche pas qu’à raconter la façon dont la corruption a été éliminée avec l’opération Mains Propres, mais aussi comment la société Publitalia ’80, dirigée par Silvio Berlusconi a aidé ce dernier à entrer dans le monde politique. C’est alors une autre forme de corruption qui se met en place, une manipulation des médias, permettant de créer les bases du parti de Berlusconi : Forza Italia. Ce qui est d’autant plus intéressant c’est aussi la façon dont il a réussi à placer petit à petit des anciens employés de cette entreprise dans le gouvernement.

1992 est aussi une façon de montrer à quel point le marketing et la politique sont de plus en plus liés et à quel point il est important d’avoir dans sa poche tout ce petit monde là. Le personnage de Leonardo Notte est justement ce symbole que 1992 cherche à montrer et la série semble d’ailleurs le faire de façon très intelligente. C’est une série qui a la maîtrise de ce qu’elle raconte, qui veut être au plus proche de la réalité de l’époque et dans sa façon de reconstruire l’histoire, elle nous surprendre. Car finalement, tout ce qui se passe dans 1992 c’est comment Berlusconi a réussi à maîtriser petit à petit les médias, comment sa société a créé une toute nouvelle forme de corruption mais également comment la Ligue du Nord est montée en puissance. La télévision étant en 1992 très importante et c’est lui qui va modifier la vision qu’on les italiens du monde qui les entoure et en profiter pour se les mettre dans la poche un à un. Berlusconi est quelqu’un d’intelligent mais c’est aussi un homme très bien entouré qui a géré son entrée en politique petit à petit au détour des problèmes que l’Italie pouvait connaître avec la corruption. Il a profité d’une faiblesse et est entré dans le jeu à sa façon. La télévision n’est pas toujours au coeur de 1992 mais l’on sent à quel point elle est importante dans cette série.

Encore plus quand la série nous ressort quelques images de vieilles émissions. 1992 est aussi une série qui a fait énormément parler en coulisses lors de sa diffusion. Il y avait les détracteurs de Mains Propres qui n’ont eu de cesse de voir cette série comme une sorte de façon d’affaiblir des adversaires politiques, alors que ceux qui ont toujours défendu cette opération parlent de héros qui ont raconté ce qui se passait vraiment dans ce pays, sans crainte. Les épisodes suivent une ligne de conduite assez intelligente, avec un casting soigné et une façon de faire qui rappelle que les italiens peuvent eux aussi faire de bonnes séries. Créée par les scénaristes de Le Garçon Invisible (un petit film correct mais pas brillant) ou encore du remake italien de In Treatment, 1992 est peut-être l’une des premières séries politiques à véritablement montrer les arrêtes du pouvoir et la façon dont cela a pu influencer les médias et la corruption, devenue plus maligne au fil des années. Quand on y pense, on ne peut qu’être bluffé du résultat. D’un point de vue historique surtout car finalement, tout ce qui se passe dans 1992, inspiré de faits réels, fait peur. C’est un peu comme si un grand patron s’accaparant des organes de presse et médias en France allait petit à petit faire en sorte d’accéder au pouvoir. Je ne veux pas citer d’hommes d’affaires français mais il y en a qui pourraient très bien être en charge de cette dite influence…

Note : 6.5/10. En bref, une série intelligente et construite autour d’un scandale politique italien.


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