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Doctor Foster (2015): se vengera, se vengera pas…

Publié le 29 septembre 2015 par Jfcd @enseriestv

Doctor Foster est une nouveauté diffusée depuis le début septembre sur les ondes de BBC One en Angleterre et tourne autour de Gemma Foster (Suranne Jones), médecin émérite qui en apparence semble vivre une existence parfaite auprès de son jeune fils Tom (Tom Taylor) et de son mari Simon (Bertie Carvel). Seulement, les absences répétées de ce dernier éveillent sa suspicion le jour où elle trouve un long cheveu blond sur son manteau. À force de fouiner, elle finit par découvrir qu’il mène une double vie depuis un certain temps avec sa maîtresse, Kate (Jodie Comer), une jeune fille fraîche comme une rose. Donc, le chat sort du sac, mais que faire ensuite? Faisant deux pas en avant, un en arrière, Gemma ne cesse de tergiverser sur la suite des choses et il faut lui donner crédit : les événements suivant cette découverte on de quoi décontenancer quiconque. Minisérie de cinq épisodes, Doctor Foster s’amène avec une intrigue principale exploitée maintes fois à l’écran, mais réussit cependant à nous déstabiliser toutes les dix minutes. En somme, un thriller passionnant à poursuivre jusqu’à sa conclusion.

Doctor Foster (2015): se vengera, se vengera pas…

Un mensonge connu de tous

Lors d’une réception chez des amis alors que l’on célèbre le 40e anniversaire de Simon, Gemma, plus suspicieuse que jamais trouve dans sa voiture un autre téléphone lui appartenant et c’est ainsi qu’elle découvre l’identité de sa maîtresse. Dans ce premier acte, elle est à deux doigts de le tuer (littéralement), tergiverse, rentre à la maison et fait ses valises, mais le malheureux est trop saoul pour s’en apercevoir et va directement se coucher. Changement de plan au deuxième acte, c’est Kate qui débarque à sa clinique pour apprendre qu’elle est enceinte et la jeune femme est bien résolue à se faire avorter sans avertir le père. Tenue par le secret professionnel, la docteure le prévient tout de même par voies interposées et le troisième acte s’amorce alors qu’elle réalise que jamais son mari n’aura assez de couilles pour lui avouer son aventure; le mensonge étant pour elle pire que l’acte sexuel en soi. Dès lors, elle cherche le divorce, mais veut d’abord s’assurer de le laisser sur la paille et fait toutes sortes d’entourloupettes pour recueillir les preuves nécessaires. Seulement, un énième événement dans la vie familiale vient encore changer la donne, si bien que Gemma met un terme aux procédures… en attendant le prochain acte.

Doctor Foster n’est pas sans rappeler Satisfaction d’USA Network pour sa prémisse où le personnage principal apprend que sa femme la trompe et fait tout pour la reconquérir sans lui avouer qu’il sait ce qui se passe. À ce traitement très original, BBC nous offre le contraire, c’est-à-dire une vision beaucoup plus sombre de l’adultère et c’est d’abord et avant tout grâce au rythme enlevant qu’on est happé. Les premières minutes nous montrent une vie de famille heureuse, voire mielleuse, mais on sent rapidement le vent tourner et dès qu’on sait que Gemma pense un moment enfoncer ses ciseaux de médecin dans le ventre de son mari lorsqu’elle apprend qu’il a une maîtresse, on se le tient pour dit : cette femme est capable de tout.

Doctor Foster (2015): se vengera, se vengera pas…

En même temps, le téléspectateur ne peut qu’éprouver de la compassion à son égard puisqu’elle reste profondément humaine : elle pense d’abord et avant tout au bien de sa famille, si bien que son plan change constamment : le laisser tomber, exercer sa vengeance ou lui pardonner pour ainsi éviter à son fils l’épreuve du divorce tout en espérant qu’il ne recommencera plus? Ce qu’il y a de plus inusité est que beaucoup de gens dans cette petite ville sont au courant de la liaison de Simon : ceux qu’il a lui-même mis dans la confidence et ensuite ceux à qui Gemma en a parlé. Au final, il ne reste que le mari qui garde un secret que tout le monde sait, mais personne n’ose le confronter et petit à petit, tous se mettent à tramer dans son dos. À mi-parcours, tout est en donc en place pour deux derniers épisodes enlevant.

Doctor Foster (2015): se vengera, se vengera pas…

« Docteur »…

Rosewood à Fox, Code Black à CBS et Heart Matters à NBC : les chaînes américaines se sont donné le mot en cette rentrée 2015 afin de compétitionner contre Grey’s Anatomy d’ABC qui pour le moment est la seule série médicale à tenir la route aussi longtemps. Et c’est sans compter la récente annonce de sa créatrice Shonda Rhimes qui songerait à en ajouter une nouvelle dans le lot. Le genre médical n’est pas mauvais en soi, mais on comprend surtout que les networks cherchent un procédural en opposition directe à toute créativité pour combler une grille horaire avec le plus grand nombre d’épisodes possibles.

Manifestement, il faut bien le câble avec Complications (USA Network) ou la télévision anglaise avec Doctor Foster pour qu’on sorte des sentiers battus puisque dans ces deux cas, le métier n’est qu’accessoire à l’intrigue, mais un accessoire tout de même de taille. C’est qu’en clinique, elle a noué des liens avec certains de ses patients, qui lui sont très utiles alors qu’elle veut découvrir la vérité sur son mari. Quand même, ces personnages qui aident Gemma dans son objectif de divorcer sont aussi son reflet puisque c’est avec une poigne de fer qu’elle brise un ménage abusif dans le cas de d’une patiente alors qu’elle s’emploie à solidifier celui d’un autre qui est basé sur la confiance et le respect. Notre protagoniste se situe donc entre les deux : à la fois brisée tout en se berçant d’illusions sur le fait qu’elle puisse avoir un avenir plus franc avec Simon, ce qui ne l’empêche pas de se révéler calculatrice quand vient le temps de la vengeance… en admettant que celle-ci finisse par se concrétiser.

Le premier épisode de Doctor Foster a été le deuxième programme le plus regardé en Angleterre, toutes chaînes confondues, durant la semaine du 7 septembre avec 7,58 millions de téléspectateurs. Et ils n’ont pas été déçus de ce qu’ils ont vu puisqu’en deuxième semaine, ils étaient toujours 7,52 en direct. La série ayant été l’objet de bonnes critiques, la saison automnale de la BBC s’annonce prometteuse; de quoi nous faire oublier son été de misère.


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