Nous avons besoin d’environ 700 mg de calcium par jour, qui nous sont généralement apportés par le lait et les produits laitiers, les noix et les poissons gras. Cependant, une supplémentation en calcium n’est probablement pas la bonne réponse à la fragilité osseuse, conclut cette méta-analyse, néozélandaise. Ses conclusions, présentées dans le British Medical Journal, constatent en effet que chez les personnes en bonne santé, même âgées, les suppléments de calcium ont très peu d’effet sur le risque de fracture, même combinés à de la vitamine D.
Des conclusions qui contredisent un usage, à recommander aux personnes âgées d’augmenter leur apport en calcium alimentaire ou de prendre une supplémentation en calcium, pour conserver des os solides. La vitamine D est alors combinée au calcium, pour permettre au corps de l’absorber.
Les chercheurs des Universités d’Auckland et d’Otago (Nouvelle Zélande) ont effectué 2 examens
systématiques de la littérature, pour évaluer l’effet de l’augmentation du calcium sur les os, la densité minérale osseuse et la résistance osseuse, et l’effet contre le risque de fracture osseuse, toutes fractures confondues ou spécifiquement du poignet, de la hanche ou de la colonne vertébrale. L’équipe a finalement retenu 59 essais contrôlés randomisés portant sur l’effet du calcium sur la densité minérale osseuse, chez, au total, 13.790 participants et 22 études de cohorte portant, au total, sur 291.273 personnes. l’analyse montre que :
· une augmentation de 0,6% à 1% de la densité minérale osseuse, est en moyenne, l’effet d’un apport supplémentaire de calcium, à 1 an.
· l’apport accru de calcium alimentaire ne montre aucun effet significatif préventif contre le risque de fracture,
· si les participants aux apports les plus élevés en calcium présentent un risque légèrement moindre de fracture, l’effet est considéré comme très faible,
· la supplémentation en calcium, n’entraine, elle aussi, qu’un effet très faible, soit une réduction de 11% du risque de fracture osseuse.
Mais, en fin de compte, quand les auteurs prennent en compte la qualité des études, ils remarquent que ces petits effets apparaissent essentiellement dans les petits essais à forte probabilité de biais méthodologiques et statistiques. Quoiqu’il en soit, quel que soit le mode d’analyse, l’effet, lorsqu’il est perceptible est jugé comme très léger.
Insuffisant pour confirmer l’intérêt d’une augmentation de la prise de calcium avec l’âge, et, selon les auteurs, suffisant pour conclure à un profil risques-avantages défavorable.
L’édito, qui accompagne cette méta-analyse est encore plus tranché. Il titre « Calcium supplements do not prevent fractures « .
Enfin, il faut évidemment compter aussi avec les effets secondaires possibles, dont la constipation et les calculs rénaux, et le risque évoqué de crise cardiaque. Et avec la prescription du médecin qui peut néanmoins, conseiller les suppléments de calcium et de vitamine D en cas de carence ou d’ostéoporose.
Source: BMJSeptember 29 2015
BMJ 2015;351:h4580 Calcium intake and risk of fracture: systematic review
BMJ 2015;351:h4183 Calcium intake and bone mineral density: systematic review and meta-analysis
BMJ 2015;351:h4825 Calcium supplements do not prevent fractures
(Visuel BMJ)
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