Étant l’un des premiers bailleurs de fonds de la Pebble Time, j’ai eu la chance d’essayer la nouvelle montre connectée au cours des dernières semaines. Voici ma critique.
La Pebble Time est une montre connectée compatible avec Android et iOS dotée d’un écran d’encre électronique en couleurs et d’une autonomie de plusieurs jours. Pebble propose aussi un nouveau système d’exploitation utilisant le concept du passé et du futur pour présenter de l’information contextuelle à l’utilisateur sur une ligne de temps.
Design
Disponible en deux versions, soit en plastique avec un cadre en acier (la Pebble Time) ou complètement en acier inoxydable (la Pebble Time Steel), j’ai opté pour le premier modèle puisque son expédition était plus rapide. J’utilise aussi un iPhone pour connecter la Pebble Time aux multiples services et applications. Ce n’est par contre pas la meilleure des idées que j’ai eues… j’y reviens dans un instant.
La Pebble Time est livrée avec un bracelet de silicone assez semblable à celui de fluorélastomère de l’Apple Watch. Cependant, il n’est disponible qu’en une seule taille et avec mes larges poignets, j’utilise l’avant-dernier trou du bracelet. Résultat? Les anneaux qui retiennent le bout du bracelet ne font pas très bien leur travail. La sangle sort constamment des anneaux et c’est assez irritant. J’en ai donc retiré un. Le bracelet, format standard de 22 mm, intègre un système de retrait rapide fort pratique. Grand avantage de la Pebble Time : vous pouvez remplacer son bracelet avec un bracelet de 22 mm standard, disponible en milliers d’exemplaires, du bon vieux magasin Sears à un vendeur tiers sur Amazon.
Son écran permet d’afficher un maximum de 64 couleurs avec une définition de 144 × 168 pixels. Certes, le fabricant inclut quelques techniques pour améliorer l’affichage, dont l’anticrénelage (anti-aliasing) et le tramage multicouleurs (multi-color dithering), mais le résultat demeure semblable à l’écran d’un Game Boy Color. Il est rétroéclairé lorsque vous appuyez sur un bouton ou en effectuant le mouvement de poignet pour regarder l’heure deux fois de suite, rapidement. Ce dernier fonctionne très bien, et bizarrement, il est plus fiable que le mouvement semblable sur l’Apple Watch. Probablement une question de calibrage logiciel.
L’écran est parfaitement visible en plein soleil tel que vous pouvez le voir sur les photos de mon poignet, prise en plus jour de grand soleil avec le soleil plombant directement sur l’écran. Dans le noir, vous avez besoin du rétroéclairage sinon vous ne pouvez rien voir. Petit détail, le boîtier fait 47 mm, mais l’écran n’a que 1,25 pouce de diagonale. En comparaison le modèle 42 mm de l’Apple Watch est doté d’un écran de 1,54 pouce de diagonale et je le trouvais déjà petit. La Pebble Time a donc un tout petit écran. Presbytes, soyez avertis!
Le micro de la Pebble Time ne fonctionne malheureusement pas avec l’iPhone.
Le bouton de gauche permet de revenir d’un niveau dans les menus et sur le côté droit, le bouton du haut permet de revenir dans le passé pour voir vos rendez-vous, la météo du matin, puis les appels et textos manqués. Celui du bas nous amène dans le futur en nous présentant les futurs rendez-vous et la météo à venir. Finalement, le bouton du centre active le menu qui contient par défaut Settings, Music, Notifications, Alarms et Watchfaces. Et non, la Pebble Time n’est pas en français. Du moins, pas encore.
Un dernier élément est placé sous les trois boutons du côté, un micro. Un élément que je ne peux malheureusement pas tester sous iOS. Apple ne met pas à disposition des développeurs les fonctionnalités vocales de Siri ou de diction.
Caractéristiques techniques
- Taille du boîtier : 47 mm
- Écran de 1,25 pouce de type encre électronique, 64 couleurs
- Pile lithium-ion avec autonomie de 7 jours
- Recharge magnétique avec câble inclus
- Résistance à la submersion jusqu’à 30 mètres
- Bluetooth 4.0 LE
- Bracelet : 22 mm de largeur, standard
- Poids : 42,5 grammes (incluant le bracelet original)
Performances
La première chose à faire une fois la montre déballée est de la jumeler avec votre téléphone. Malheureusement pour moi, l’application Pebble Time n’avait pas été approuvée à temps pour la sortie. La montre était donc carrément inutilisable pour les premières 48 heures. Heureusement, Apple a fini par approuver l’application, sans quoi la Pebble Time aurait été un joli presse-papier. Pebble aurait dû prévoir le coup et rendre la montre utilisable au minimum pour afficher l’heure même lorsqu’elle n’est pas jumelée.
De plus, j’ai eu de la difficulté à associer la montre avec mon iPhone 6. Même en suivant religieusement les étapes, j’ai quand même dû m’y reprendre à 4 ou 5 reprises pour y parvenir. Tout de même très irritant comme processus pour un produit de seconde génération.
Les performances de la montre sont adéquates et toutes les animations sont très bien exécutées sans ralentissement. Pebble a fait un très bon travail avec ce qui semble être du matériel peu puissant, mais juste assez pour obtenir une interface fluide.
Limitations
Malheureusement, j’avais mal compris l’étendue des limitations de la montre une fois jumelée avec un téléphone d’Apple. Je croyais pouvoir prendre un appel directement sur la montre, ou du moins déclencher une requête vocale à Siri. Eh bien non, le micro est totalement incompatible avec l’iPhone. Et sans micro, impossible de répondre aux textos ou à tout autre type de notifications. En appuyant sur le bouton d’action du centre, tout ce que l’on peut faire, c’est supprimer une notification de la liste. Aucune autre action n’est possible.
Les jeux sont rapidement inconfortables sur ce petit écran.
Finalement, à part voir les notifications et contrôler ma musique, la Pebble Time ne me sert qu’à voir l’heure sur un joli petit écran e-ink de couleurs. Certes, le marché d’applications Pebble regorge de design différents, mais la sélection réellement utile est assez mince et lorsque cette dernière affiche de l’information supplémentaire impossible à changer dans les paramètres ou tout simplement une face de couleurs. Par exemple, on peut avoir la température, mais cette dernière doit venir d’une source américaine imprécise, car elle est toujours bien à côté de la réalité et quelques fois voir 10° plus haut ou plus bas de la réalité.
Il existe maintenant de petits jeux sur la Pebble, des jeux d’aventure et le fameux Tiny Wings. Ils fonctionnent certes, mais je ne me vois pas jouer sur la Pebble plus de quelques secondes. C’est rapidement inconfortable et sur ce petit écran, franchement pas très agréable.
Expérience au quotidien
Avec son prix plus abordable et son design entouré de métal, je n’avais pas l’impression que je risquais de l’endommager facilement. Son cadre d’acier se raye malheureusement très facilement. En quelques semaines, j’ai endommagé le tour de la montre à plusieurs endroits comme vous pouvez le voir sur les photos.
Bizarrement, je n’apprécie pas la pile qui dure presque une semaine. J’oublie toujours de la recharger lorsqu’elle passe la barre des 10%, et elle finit par s’éteindre le lendemain. C’est un peu niaiseux à dire, mais brancher l’Apple Watch tous les soirs était intégré à ma routine. Je suis donc moins convaincu à l’idée d’une autonomie plus importante. Par contre, étant très légère, la Pebble Time est plus agréable à porter et sa forme légèrement arrondie est plus confortable au poignet.
J’ai oublié à quelques reprises ma Pebble Time le matin, n’était pas un habitué des montres, et elle ne me manquait pas. Je m’en suis même rendu compte que 2 ou 3 heures plus tard, tandis qu’avec l’Apple Watch, je m’en rendais aussitôt puisque les notifications arrivaient sur mon téléphone (sur ma cuisse) et non sur ma montre.
D’ailleurs, contrairement à l’Apple Watch, les notifications de l’iPhone ne sont pas transférées à la Pebble Time. Je reçois donc le tout en double, à 1 ou 2 secondes d’intervalles, et c’est très agaçant d’être interpellé deux fois pour une seule alerte. Ce n’est par contre pas un défaut de Pebble, mais plutôt d’Apple. L’entreprise ne fournit pas d’API visant à rendre la vie plus facile aux développeurs. Heureusement toutefois, lorsque j’efface une notification de l’écran de la Pebble Time, je ne la vois plus sur l’écran de l’iPhone.
Conclusion
La Pebble Time est un bel accessoire, et dans la catégorie des montres connectées, un joueur important qui contribue positivement à ce marché. Si vous utilisez un iPhone, vous ne serez pas surpris de lire que je ne vous la recommande pas du tout. Jumelée à iOS, la Pebble Time est très limitée et ne peut pas être exploitée à son plein potentiel. Avec un téléphone Android par contre, c’est une toute autre histoire : elle devient soudainement très intéressante, exploitant Google Now, la prise d’appels, la réponse aux textos et surtout les API d’Android Wear qui permettront à l’offre de Pebble d’évoluer encore dans le futur.
Apple Watch ou Pebble Time? Je suis sûr que vous vous posez la question! Selon mon expérience, j’ai davantage apprécié l’Apple Watch, malgré que je l’ai essayé en version 1.0 (sans la mise à jour watchOS 1.0.1 qui réglait plusieurs problèmes, dont la synchronisation des données, la performance générale et améliorait la précision du mode course).
Il va de soi qu’à 169$ US (son prix sur Kickstarter en mars revenait à environ 207$ CA), elle est bien plus intéressante, mais ses limitations pourraient réellement réduire votre intérêt à court terme. L’Apple Watch, bien que beaucoup plus dispendieuse, a l’avantage d’intégrer des outils de communication et d’être parfaitement compatible avec l’iPhone. Apple ayant le contrôle complet du projet de A à Z permet une meilleure intégration et va bien au-delà du «centre de notifications sur le poignet» pour offrir une expérience plus agréable.