Il paraîtrait...

vendredi 2 octobre 2015

- que la sortie récente sur la France pays de race blanche, de Nadine Morano, coutumière de propos xénophobes, a présenté le double avantage de confirmer ce qu’on pouvait penser d’elle, et de réveiller la gauche sur la notion de race en rappelant la promesse de campagne, de mars 2012, du candidat François Hollande, élu depuis, il me semble, de supprimer le mot race de la constitution, je cite, au lendemain de la présidentielle. C’est fait ou pas, dites-moi ? L'article 1er du préambule de la Constitution de 1946 dispose que «au lendemain de la victoire remportée par les peuples libres sur les régimes qui ont tenté d'asservir et de dégrader la personne humaine, le peuple français proclame à nouveau que tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés ». L'article 16 précise que «la France forme avec les peuples d'outre-mer une Union fondée sur l'égalité des droits et des devoirs, sans distinction de race ni de religion ». Si on en croit le Larousse, la race est une catégorie de classement de l'espèce humaine selon des critères morphologiques ou culturels, sans aucune base scientifique. Il serait donc grand temps de toiletter la constitution. Jusqu’à saluer Morano d’avoir fait bouger les lignes nous n'irons pas. Il y a des pas qu’on ne veut pas, mais pas-pas-pas, même pas à pas, franchir.

- que les nouveau-nés peuvent être protégés à vie contre l'asthme si leur flore intestinale acquiert certains types de bactéries avant trois mois. Donc, un nouveau-né pourrait être protégé à vie contre l'asthme si sa flore intestinale acquérait certains types de bactéries avant trois mois. Une étude scientifique vient de le prouver. Rappelons que l'asthme affecte jusqu'à 20% des enfants dans les pays occidentaux. Alors mettons en place un traitement préventif, obligatoire, gratuit et mondialisé, hop, hop, hop. Et il faut se dépêcher, il paraît que des enfants naissent tous les jours. Et puis il en naîtra encore dans les jours prochains, c’est certain, et dans les prochains mois, c’est sûr. C’est même prévu, c’est incontestable. Mais il n’y a que 100 jours après la naissance pour intervenir. Alors, il va falloir s’organiser, pour offrir le traitement à tous, dans les délais impartis, et sur tout le globe. Evidemment, cela va sans dire mais on le dit quand même, on préparera des fioles propres, des traitements sains, sans additifs ou substitutifs pour rogner sur le budget. Il y a des pas qu’on ne veut pas, mais pas-pas-pas, même pas à pas, voir franchis.

- qu’il ne faut pas confondre eutocique et eutectique. Je vous entends déjà, je vous entends d’ici, car on s’entend très bien, vous et moi, je vous entends me dire qu’on n’emploie pas ces mots tous les jours. Ce n’est pas totalement faux, me concernant, mais je ne me prononcerai pas vous concernant, ne connaissant pas le champ lexical dans lequel vous gambadez. Eutocique a un sens limité mais très précis, il définit un accouchement qui se déroule tout à fait normalement sur le plan physiologique. Un eutectique est un mélange de deux corps purs qui fond et se solidifie à température constante. Ensuite, on pourra jouer de la métaphore au pied d’un balcon, évoquer un couple eutectique avec un futur eutocique, un couple qui se marierait et aurait beaucoup d’enfants avec mises au monde merveilleuses. Moins poétiquement, on pourrait parler d’un président et son peuple, un magnifique eutectique pendant la durée du mandant au cours duquel chaque décision, chaque annonce, chaque engagement serait eutocique. Mais, par crainte de migraines, ne rêvons pas au-delà du possible. Il y a des pas qu’il ne faut pas, mais pas-pas-pas, même pas à pas, franchir.