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La partie de l'Opéra (1858)

Publié le 02 octobre 2015 par Echecsinfos
La partie de l'Opéra (1858)
On vous invite à l'Opéra !
En 1858, l'Opéra de Paris n'est pas encore le Palais Garnier dont la première pierre fut posée en 1862 (inauguré en 1875). C'est l'Opéra Le Peletier, situé dans la rue éponyme, qui accueille ballets et autres oeuvres lyriques. 

Nous sommes au mois d'Octobre. Au programme de la soirée, les avis divergent. Etait-ce, Le Mariage de Figaro (de Beaumarchais joué dès 1784), Les Noces de Figaro (Mozart inspiré par Beaumarchais et joué dès 1786) ou bien encore, et c'est l'hypothèse la plus probable, La Norma de Bellini ?! Quoiqu'il en soit, ce soir là, le spectacle est moins sur scène que dans la loge du Duc de Brunswick.


Avec les Noirs et aidé du Comte Isoard de Vauvenargues, il affronte sur l'échiquier l'avocat américain Paul Morphy.
Au 9ème coup, le Fou blanc de Morphy se place en g5. Que faire ? Le Cavalier est cloué et la Dame bloque la sortie du Fou. Pourtant il serait temps de roquer pour mettre le Roi à l'abri. C'est bien un zugzwang.

On soliloque. 

Les Noirs s'entendent pour une contre attaque avec la montée du pion b5 pour chasser Fc4. Patatras. Au lieu de s'enfuir, le Fou se débarrasse de l'assaillant avec l'aide d'un sacrifice de Cavalier  10.Cxb5 . . . et c'est le début des ennuis pour les Noirs.

Sur Fxb5+ !, on s'exclame. Et sur 12. 0-0-0, on s'inquiète !

On palabre à voix haute.

Sur scène, les comédiens lèvent la tête vers la loge du Duc en raison de l'agitation qui y règne.

Avec le sacrifice 13. TxCd7, le Duc tique, la Duchesse agite prestement son éventail (pour donner un peu d'air à la défense de son mari), le comte Isoard regrette d'être sorti si tard et la comtesse pique un fard. S'ensuit un joli clouage 14.h1-d1 et la parade 14. . . . De6 ne fait qu'aggraver les choses. 

Sentant les débats tourner en sa faveur, l'avocat se permet un effet de manche et plaide à présent en faveur d'une fourchette 15. FxTd7+ !

Pan sur le bec, le Duc avale sa chique. Les Noirs n'ont guère d'autres arguments que celui d'appeler le Cavalier à la rescousse. Mauvaise idée !  la suite est forcée avec un sacrifice de Dame en ultime déviation (les Blancs ont sacrifié toutes leurs pièces sauf Tour et Fou).

Au final, pour (enfoncer) le clou du spectacle . . .  un bon coup de maillet sur la tête, pardon, un Mat de Mayet ! Anecdote sur Paul Morphy : C'est l'heure de jouer aux échecs

La partie de l'Opéra (1858)

Partie de l'Opéra (1858)
Morphy vs Brunswick + Isoard de Vauvenargues


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